Sur invitation officielle des autorités gouvernementales, le chef du Rassemblement national est prévu, ce mardi, pour assister à une conférence dédiée à la lutte contre l’antisémitisme.
Un voyage d’importance se profile. Jordan Bardella commence officiellement sa visite de deux jours en Israël ce mercredi 26 mars. Le dirigeant du Rassemblement national a été invité par le ministre israélien en charge de la Diaspora pour participer à une conférence visant à lutter contre l’antisémitisme, qui se tient à Jérusalem. Marion Maréchal, députée d’extrême droite et nièce de Marine Le Pen, sera également présente.
En 53 ans d’histoire, c’est une première qu’un leader du Front National, aujourd’hui renommé Rassemblement National, soit reçu en Israël. Ce voyage à Jérusalem représente en quelque sorte l’aboutissement d’une stratégie visant à améliorer l’image du parti, qui s’efforce depuis plus de dix ans de se détacher des déclarations antisémites de son co-fondateur Jean-Marie Le Pen, tout en affirmant un soutien vigoureux à Israël depuis le 7 octobre.
« Bardella et Le Pen : Pas des alliés des Juifs »
Le député macroniste Matthieu Lefèvre, qui préside le groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, critique ce qu’il considère être le calcul du RN : « Il y a seulement un an, lors des élections législatives, ils présentaient des candidats arborant des symboles nazis ! On trouve parmi eux des élus ayant possédé des librairies négationnistes. Être aveugle à cet opportunisme serait une grave erreur« , lance-t-il.
Quelques jours plus tôt, Gabriel Attal avait exprimé lors d’une conférence de presse dédiée à la démocratie et aux libertés, organisée par les centristes européens pour contrer le « déferlement réactionnaire », son inquiétude concernant « certains députés du Rassemblement national qui adoptent encore des positions contraires au soutien attendu par la communauté juive et à la lutte contre l’antisémitisme« . Il a cité Frédéric Boccaletti, député du Var, qui, selon lui, « avant son élection, gérait une librairie négationniste » à Toulon dans les années 1990.
« Bardella et Le Pen ne sont pas des alliés des Juifs, c’est absurde !« , déclare catégoriquement un ancien ministre socialiste. Cependant, pour le gouvernement israélien, l’intérêt principal demeure la possibilité de trouver en France un partenaire qui pourrait accéder au pouvoir et qui, comme lui, met la lutte contre l’islamisme au cœur de ses priorités.