Le sénateur Olivier Rietmann a semblé irrité par l’exposé d’un dirigeant de la société pharmaceutique lors d’une audition devant une commission d’enquête du Sénat.
« Ne tentez pas de nous embrouiller. » Le sénateur Les Républicains Olivier Rietmann a exprimé sa frustration face aux représentants de Sanofi le mercredi 26 mars, lors d’une audition organisée par la commission d’enquête sénatoriale sur l’utilisation des subventions publiques octroyées aux entreprises. « Nous ne sommes pas présents ici pour être distraits, mais bien pour discuter de la rentabilité des aides publiques » qui ont été accordées au géant pharmaceutique en France, a martelé l’élu, dirigeant de cette commission, pendant l’interpellation de quatre cadres du laboratoire pharmaceutique tricolore.
Olivier Rietmann a exprimé son « étonnement profond que pas un seul » de ces directeurs « ne soit en mesure de fournir les performances financières de Sanofi France pour les dernières années », alors que, de manière répétée, le laboratoire a affiché une certaine hésitation ou lenteur pour répondre sur divers sujets.
En 2023, Sanofi a bénéficié de 108 millions d’euros au titre du crédit d’impôt recherche en France, ce qui représente « moins de 5 % de nos dépenses en recherche et développement pour l’année », ainsi que 17,7 millions d’euros en crédits mécénat et crédits d’impôt famille, a détaillé Charles Wolf, directeur général France et directeur des vaccins pour Sanofi.
Divergences sur l’évolution du personnel de l’entreprise
Il a poursuivi en mentionnant « des exonérations et réductions de cotisations totalisant 7,4 millions d’euros, soit approximativement 0,4 % de [la] masse salariale en France, auxquels s’ajoutent des primes d’apprentissage pour 12,2 millions d’euros » concernant environ 1 800 apprentis. « Et pour terminer, 5 millions d’euros d’aides provenant de Bpifrance, de l’Ademe, des régions et des collectivités », a-t-il ajouté.
« Vous êtes en passe de suivre Google », a commenté le rapporteur communiste Fabien Gay, en référence à une précédente audition où deux dirigeants n’avaient pu chiffrer le montant des allégements fiscaux. « La question, c’est que tout en vous octroyant plus d’un milliard d’euros pour le crédit d’impôt recherche sur une décennie, le nombre d’employés a subi une baisse de 3 500 postes en recherche et développement », a-t-il précisé.
« Ce chiffre nous échappe un peu », a répondu Agnès Perré, la directrice financière de Sanofi France, en évoquant une « diminution d’environ un millier de postes dans la recherche et développement » en France sur dix ans, sans aucun licenciement.