En 2016, la gestion du code de la route a été transférée au secteur privé, ce qui a causé une augmentation importante des cas de fraude. Environ 40 % des certificats attribués chaque année seraient falsifiés. En ce qui concerne l’épreuve de conduite, le temps d’attente pour passer les tests a considérablement augmenté, causant de nombreux soucis. Voici un aperçu des conséquences de cette décision désastreuse.
De nos jours, il est possible d’acquérir le code de la route sur les plateformes sociales pour une somme inférieure à 300 euros. Selon certaines estimations, environ 40 % des codes obtenus chaque année seraient le résultat de fraudes. Obtenant ce précieux document, les individus peuvent ensuite tenter l’examen du permis de conduire, l’évaluation la plus importante en France, avec 1,5 million de candidats qui s’y présentent annuellement. L’origine de cette fraude généralisée serait liée à la décision de l’État de confier la gestion de l’épreuve théorique à des entités privées en 2016.
Pour certains responsables de ces établissements, cette privatisation s’est transformée en une occasion de manipuler le système à des fins lucratives. « Envoyé spécial » met en lumière cette vaste fraude à travers le récit d’un de ces responsables peu scrupuleux, condamné pour avoir écoulé des centaines de codes à des personnes qui ne se sont jamais présentées à l’examen.
Un système déséquilibré, discriminatoire et… coûteux
Avec des ressources limitées, la Délégation à la sécurité routière s’efforce de lutter contre cette situation alarmante. L’année précédente, 83 centres ont été fermés et 7 000 épreuves ont dû être annulées.
Bien que l’objectif de privatiser l’examen théorique du code de la route était de libérer les inspecteurs pour se focaliser sur la partie pratique du permis, cela a conduit à des allongements des délais, allant parfois jusqu’à plusieurs mois. Un véritable problème pour les Français qui dépendent impérativement d’une voiture. Le système de délivrance du permis apparaît désormais comme inéquitable, discriminatoire et plus coûteux que jamais auparavant.
Un reportage réalisé par Claire Delfini, Vincent Kelner et Emmanuel Baert / Hikari, diffusé dans « Envoyé spécial » le 27 mars 2025.