L’Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA) décide de rompre avec les coutumes établies et choisit de mettre en avant « le travail remarquable » des journalistes, à une période où la liberté de presse rencontre des défis croissants.
Cette année, il n’y aura pas de plaisanteries adressées au président. Le 29 mars, l’Association des journalistes fixés à la Maison Blanche a déclaré que l’humoriste prévu pour animer leur dîner annuel ne se produirait pas, dans un climat tendu de critiques de Donald Trump envers certains médias. En février, Amber Ruffin, l’humoriste en question, avait souligné que « personne ne souhaite » la présence du président américain à cet événement, et elle n’avait pas hésité à exprimer des critiques envers lui et son administration.
Samedi, le porte-parole de la Maison Blanche, Taylor Budowich, l’avait décrite sur X comme une « humoriste de troisième zone », remettant en question sa participation à l’événement prévu pour la fin avril. Traditionnellement, cet événement invite un artiste pour railler le président en fonction, sans exception. L’année précédente, Colin Jost avait fait stand-up devant le président de l’époque, le démocrate Joe Biden.
« Il n’y aura pas de prestation humoristique cette année », a déclaré Eugene Daniels, président de l’Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA), dans un courriel. Il a souligné que cette décision avait été prise à l’unanimité. « Dans cette période cruciale pour le journalisme, je souhaite que notre focus soit strictement sur la reconnaissance des collègues pour leur remarquable travail, plutôt que sur des polémiques politiques », a-t-il précisé, mentionnant que d’autres informations seraient fournies à l’approche de la date du dîner. Taylor Budowich a qualifié cette décision de « recul ».
Contrôle total de l’administration Trump sur l’accès des médias
Cette décision intervient au milieu de tensions exacerbées entre la présidence de Trump et les médias, depuis son retour à la tête du pays en janvier. En février, la Maison Blanche a privé la WHCA de son autorité à décider quels de ses membres sont autorisés à couvrir les événements présidentiels, un rôle qu’elle occupait depuis près d’un siècle, et a pris en charge le contrôle des accréditations médias. L’Association, indépendante, regroupe les journalistes ayant accès à la Maison Blanche et qui relatent les actualités concernant le président, notamment depuis le Bureau ovale ou à bord de l’Air Force One.
De plus, la Maison Blanche a refusé l’accès au Bureau ovale et à l’Air Force One aux reporters de l’agence de presse américaine AP depuis février. Cette décision est justifiée par le fait qu’AP refuse d’utiliser l’appellation « golfe d’Amérique » pour le golfe du Mexique, conformément à la directive de Donald Trump, préférant maintenir le nom reconnu internationalement. En réponse, AP a engagé des poursuites contre trois responsables de la Maison Blanche, invoquant la protection du Premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression et celle de la presse.