Jeudi, le ministère des Transports a fait savoir qu’il avait instauré de nouvelles règles pour inciter les fabricants à hâter le remplacement des airbags Takata défectueux. Ceux-ci sont suspectés d’avoir causé la mort de douze personnes, dont onze cas ont été recensés en Outre-mer.
Une campagne intensifiée pour rappeler des airbags défectueux
En réponse à la récente initiative « stop drive » demandée le jeudi 10 avril par le ministère des Transports, concernant les airbags défectueux fabriqués par Takata, Me Charles-Henri Coppet, avocat représentant neuf familles de victimes, a exprimé son mécontentement sur 42mag.fr. Il souligne que, selon lui, « les constructeurs automobiles ne respectent pas leurs responsabilités ». Il poursuit en déplorant le manque de transparence des marques automobiles : « Le public n’est pas informé des statistiques, tel que le nombre de véhicules réparés ou encore ceux qui nécessitent une intervention. C’est un brouillard total », précise Me Coppet.
Des mesures renforcées par le ministère des Transports
Le mercredi précédant, un arrêté a été pris par le ministère des Transports afin de stimuler le processus de rappel des airbags Takata potentiellement dangereux, avec une attention particulière portée aux régions d’Outre-mer. Par cette décision, les constructeurs doivent dorénavant se conformer à de nouvelles directives. Ce dispositif englobe 30 entreprises automobiles et vise à donner au ministère un meilleur contrôle sur ces arrêts imposés de voitures (« stop drive »).
Constructeurs sous pression pour assurer des rappels
Toyota et Mercedes ont informé qu’ils allaient rappeler très prochainement vingt modèles de voitures fabriquées entre 2001 et 2018, parmi lesquels les célèbres modèles Yaris et Classe A. Ils conseillent fortement aux propriétaires de ces voitures d’éviter de les utiliser jusqu’à ce que la réparation soit effectuée. D’autres marques comme Volkswagen et Citroën ont également déjà été contraintes de rappeler un grand nombre de véhicules en raison de ces airbags défectueux.
Critiques sur la gestion des rappels
Me Charles-Henri Coppet critique sévèrement le fait que « dès 2018, toutes ces compagnies étaient conscientes du danger que représentaient ces airbags, mais elles ont choisi de temporiser le processus en divisant les rappels dans le temps ». Les propriétaires de près de 2,4 millions de voitures sont dans l’obligation de suspendre l’utilisation de leur véhicule jusqu’à remplacement de l’airbag fautif. « Ce processus va s’étendre sur plusieurs années », explique l’avocat, qui dénonce également le manque de cohérence et de régularité dans l’exécution des rappels jusqu’à présent.
Conséquences et risques associés aux airbags Takata
Les 30 fabricants visés par la récente décision ministérielle ont tous installé dans leurs véhicules des airbags de marque Takata, équipés de nitrate d’ammonium stabilisé (PSAN), une substance chimique susceptible de provoquer un déploiement imprévu de l’airbag. En France, cette défaillance a déjà engendré 29 accidents, causant la mort de douze personnes, dont onze résidaient en Outre-mer.