Au cours de cette semaine, les spécialistes, les financiers et les responsables politiques confrontent leurs perspectives concernant l’intelligence artificielle.
Le Grand continent, est une revue en ligne qui s’intéresse aux discussions sur les sujets sociaux, politiques et géopolitiques. Chaque année, cette revue publie un livre au format papier. La dernière édition, qui est la quatrième, porte le titre « L’empire de l’ombre ». Elle est éditée sous la direction de Giuliano da Empoli, connu pour son ouvrage à succès Le Mage du Kremlin, publié trois ans auparavant.
Une menace de prise de pouvoir
Fidèle à sa tradition, Le Grand Continent propose des articles issus de divers chercheurs, personnalités influentes et acteurs économiques. Cette fois-ci, le sujet principal est l’intelligence artificielle et son exploitation par les nouvelles élites aux commandes en Russie, en Chine et aux États-Unis.
Une des contributions analyse le danger d’un « coup d’État permanent venu de la Silicon Valley ». Cette expression est utilisée par une experte en régulation numérique à l’université de Stanford, aux États-Unis.
Un univers en « transe »
L’auteure, qui a également été députée européenne, discute des implications pour tous les utilisateurs de plateformes telles que Whatsapp, Facebook, X, LinkedIn ou ChatGPT. Elle explique comment les entreprises privées utilisent nos expériences personnelles cumulées pour effectuer un transfert de pouvoir mettant en péril la démocratie.
Parmi les autres idées développées, se trouve celle d’une « ère d’accélération réactionnaire » mentionnée par un politologue italien. Un philosophe originaire de Hong Kong parle quant à lui d’un « empire de l’hypnocratie », dépeignant l’intelligence artificielle comme un élément qui nous plonge dans « une transe », modifiant notre perception du monde et offrant à ses créateurs « le contrôle des états de conscience ».
Les ambitions politiques de Sam Altman
Dans la continuité de ses publications, Le Grand Continent explore également les archives, notamment en présentant un écrit de Sam Altman, fondateur d’OpenAI et créateur de ChatGPT. Sur son blog, il avait, il y a quatre ans, exposé une « Loi fondamentale de l’intelligence artificielle ».
Ce texte esquisse sa vision du monde après la révolution technologique : selon lui, toutes les nécessités seront faciles d’accès et chacun disposera des ressources financières nécessaires à cette fin, à condition toutefois de respecter le plan politique qu’il suggère.
Ce plan suscite d’autant plus d’intérêt que Sam Altman est parmi les investisseurs désignés par Donald Trump pour construire les infrastructures visant à faire progresser l’intelligence artificielle.