La décision de la préfecture du Nord de mettre un terme au contrat d’association a été annulée par le tribunal administratif de Lille. Cette décision est saluée par La France insoumise, alors que le Rassemblement national et les représentants de la région Hauts-de-France souhaitent que l’Etat entame une procédure d’appel.
Le lycée musulman Averroès, situé à Lille, est à nouveau autorisé à recevoir des subventions de l’État. Le tribunal administratif de Lille a pris la décision, le mercredi 23 avril, de rétablir le contrat avec l’État, annulant ainsi la décision précédente de la préfecture du Nord. Cette dernière avait interrompu le contrat en décembre 2023, invoquant notamment l’emploi de livres ne respectant pas les valeurs républicaines et des financements suspects provenant de structures associées à la mouvance des Frères musulmans.
Les magistrats ont jugé que l’administration n’avait pas suffisamment prouvé l’existence des manquements reprochés et ont relevé des anomalies dans la procédure utilisée. Cette décision a suscité des réactions variées parmi les responsables politiques.
Un jugement incompris par le Rassemblement National
Pour le député de la France insoumise, Paul Vannier, qui est également co-rapporteur d’une enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires par l’État, cette décision met fin à ce qu’il considère comme une mesure discriminatoire. Il souligne que les moyens de contrôle semblent se concentrer sur les écoles musulmanes, comme le lycée Averroès et l’école Al-Kindi dans le Rhône. Il ajoute qu’il est partisan des contrôles renforcés, mais il déplore que ces efforts ne soient pas équitablement répartis. Par exemple, à Bétharram, aucun contrôle n’a été effectué depuis trente ans.
La question de Bétharram a été mise en avant par le conseil régional des Hauts-de-France, dont le président, Xavier Bertrand, s’oppose à la décision. Laurent Rigaud, vice-président chargé des lycées, souligne que personne n’a réagi à l’affaire Bétharram : « Trente ans après, nous poursuivons ceux qui n’ont pas parlé. Pourtant, quand un président de région dit qu’il faut enquêter, cela mérite réflexion, et nous espérons que l’État fera appel. »
Le porte-parole du Rassemblement National a également exprimé son désaccord. « La philosophie de ce lycée va à l’encontre des intérêts républicains », a déclaré Laurent Jacobelli. Il estime que, bien que la décision soit juridiquement compréhensible, un appel est socialement essentiel. La ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, a quant à elle indiqué qu’elle prenait acte de la décision mais se réservait le droit de la contester en appel.