Selon un arrêté paru dans le Journal officiel, le ministère de la Culture indique que les documents générés lors de ce débat, précédemment accessibles aux chercheurs, peuvent désormais être diffusés librement. Cette diffusion peut s’effectuer sur place ou par l’intermédiaire de l’envoi de reproductions.
Les carnets de revendications enfin accessibles
Les documents issus de la crise des "gilets jaunes" sont désormais ouverts au public dans les archives nationales et départementales. Publié le 30 avril au Journal officiel, cet arrêté permet de découvrir les écrits produits en 2019 lors du Grand débat national, près de six ans plus tard.
Durant cette période, 19 000 cahiers citoyens ont été collectés à travers la France. Jusqu’à présent, seuls quelques chercheurs avaient exploré cette précieuse ressource. Grâce à l’action de plusieurs collectifs visant à rendre ces documents accessibles à tous, une résolution en ce sens a été adoptée en mars à l’Assemblée nationale.
Jusqu’à cette semaine, cette officialisation était attendue : « Enfin ! C’est un moment significatif, six ans après le mouvement des gilets jaunes et le Grand débat », déclare Fabrice Dalongeville, maire d’un village de l’Oise, qui a visité de nombreuses archives départementales pour promouvoir leur ouverture.
"Les préoccupations des citoyens diffèrent des politiques"
Selon Fabrice Dalongeville, une part importante de ces cahiers nécessitait auparavant une autorisation, entraînant un long processus impliquant la préfecture et le ministère. Aujourd’hui, chercheurs, journalistes et citoyens peuvent enfin accéder à ces documents à l’échelle départementale.
Pour le maire d’Auger Saint-Vincent, ces écrits permettent de clarifier les préoccupations des Français : « Ce qui a été rédigé il y a six ans reste pertinent aujourd’hui. Les priorités des citoyens ne correspondent pas toujours à celles des responsables politiques. Vivre dignement, accéder aux services publics, avoir un médecin à proximité, ou les enjeux environnementaux sont essentiels. L’immigration et l’insécurité ne figurent pas parmi les priorités ! »
Cependant, ce n’est qu’une première étape. Plusieurs élus plaident pour que les Archives nationales numérisent l’ensemble des cahiers manuscrits, afin de souligner l’importance de ces réflexions. Le président lui-même souhaite que chaque citoyen puisse consulter ces cahiers en ligne d’ici 2026. Pour cela, un comité de pilotage sera bientôt constitué.