Les membres engagés au sein du parti Les Républicains sont invités, ce samedi, à choisir entre le président en fonction du groupe des députés LR et le ministre de l’Intérieur, tous deux candidats à la tête de la formation politique.
Le grand jour est enfin arrivé pour les Républicains. Plus de 120 000 membres doivent désigner leur nouveau leader ce samedi 17 mai, opposant Laurent Wauquiez, actuel chef de file des députés LR, à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Deux hommes, deux visions différentes de l’avenir du parti. Depuis plusieurs mois, ils parcourent la France pour convaincre les adhérents de les soutenir.
Dans un café parisien situé non loin de la place du Trocadéro, Laurent Wauquiez anime l’une de ses dernières rencontres publiques. « Il est authentique, il est sincère », confie Marie-Hélène, séduite par son discours. « Il prend le temps de répondre et d’écouter ». Après avoir exposé longuement son programme, il n’a pas manqué de remercier chaleureusement les militants présents.
Il n’hésite pas à partager une bière, à la manière de Jacques Chirac. Le style rappelle en effet celui de l’ancien président, et Laurent Wauquiez l’assume pleinement : « J’apprécie cette politique à la Chirac, où l’on va à la rencontre des gens et où l’on échange. À son époque, tous les soutiens étaient pour Édouard Balladur… » Il poursuit : « J’ai voulu incarner une droite libre et indépendante. Pour cela, il est impossible que le président de notre famille politique soit également dans un gouvernement sous la direction d’Emmanuel Macron. »
La critique adressée à Bruno Retailleau résonne encore chez certains, comme Vincent, qui juge que « la position de Bruno Retailleau est compliquée, il est contraint et ne peut pas pleinement exercer sa liberté ».
Bruno Retailleau reste confiant
Ces remarques font sourire Bruno Retailleau lui-même, actuellement en déplacement à Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône. « C’est amusant, explique-t-il, car récemment, des députés macronistes ont réclamé ma démission, justement parce que je ne suis pas macroniste. Cette réponse me semble parler d’elle-même. » Un de ses partisans ajoute : « Nous sommes unis par la volonté sincère d’éviter que la France ne bascule, et de résister à la gauche champagnisée par Mélenchon. Cette décision n’est pas l’œuvre personnelle de Bruno Retailleau, elle a été prise collectivement. »
Ce sens des responsabilités séduit Jean-Gérard qui affirme : « Laurent Wauquiez avait décliné toute participation au gouvernement, tandis que Bruno Retailleau a dit ‘On y va, parce qu’on est nécessaires.’ Il incarne la fiabilité. » Pour ce militant engagé de longue date, cela apporte également une meilleure visibilité au parti. Quant à Fabienne, elle met en avant l’honnêteté de Bruno Retailleau : « Il y a quatre ou cinq ans, quand il était sénateur, il exprimait les mêmes idées qu’aujourd’hui, sans jamais changer de position. Et surtout, il vient vraiment du terrain. »
Ses origines rurales vendéennes constituent un atout, notamment lorsqu’il échange avec les éleveurs autour d’une jument, plaisantant : « On va trouver un bon étalon. » Une phrase qui pourrait bien s’avérer prophétique.