Samedi dernier, l’Assemblée nationale a terminé d’examiner en détail les deux projets de loi concernant la fin de vie, dont l’un porte sur les soins palliatifs tandis que l’autre aborde la question du « droit à l’aide à mourir ». Ces textes, qui ont suscité un débat important, feront l’objet de deux votes solennels mardi prochain au sein de l’Assemblée. Ces consultations sont particulièrement attendues et portent un espoir considérable pour les associations défendant les droits des patients.
« Ce texte vise à répondre aux besoins exprimés par des personnes malades » qui traversent une « fin de vie extrêmement difficile, parfois qualifiée de cruelle », explique Stéphanie Pierre, chargée du plaidoyer sur la fin de vie au sein de France Asso Santé, un collectif représentant les usagers du système de santé.
À l’approche du vote à l’Assemblée nationale du projet de loi sur la fin de vie, ce dernier alimente de nombreux débats dans les milieux sociaux et médicaux. Pour les associations de patients, ce texte représente une avancée importante, en particulier pour ceux confrontés à des douleurs persistantes et insupportables. « Ce sont des cas bien identifiés, pour lesquels nous n’avions jusqu’à présent aucune solution adaptée », précise Stéphanie Pierre.
« Des cas exceptionnels, mais avérés »
Il s’agit de patients qui « subissent des douleurs que les soins ne parviennent pas à atténuer et dont la mort n’est pas imminente dans un délai de quelques jours ou heures », souligne-t-elle, insistant sur l’existence concrète de ces situations : « Ces cas nous ont été rapportés par notre réseau associatif spécialisé dans les fins de vie particulièrement difficiles, parfois même jugées barbares par certains acteurs. Ce sont des cas peu fréquents, mais réels et reconnus par toutes les instances, y compris par l’Académie de médecine », précise la représentante.
Un élément central du projet de loi porte sur la modification des conditions d’accès à l’aide à mourir. La notion de « pronostic vital engagé à moyen terme » est désormais remplacée par celle d’« affection en phase avancée ou terminale », un changement accueilli favorablement par France Asso Santé. « Cela permet de recentrer le débat sur l’essentiel, c’est-à-dire la souffrance éprouvée par la personne malade, au lieu de s’attacher à une estimation du temps de vie restant. C’est bien la souffrance qui justifie la demande, et non la durée de vie », conclut Stéphanie Pierre.