Mardi soir, à l’issue du premier tour, le scrutin a placé en première position Olivier Faure, premier secrétaire, suivi de très près par son rival Nicolas Mayer-Rossignol. Tous deux recueillent près de 41 % des suffrages, se tenant dans un résultat extrêmement serré. En revanche, Boris Vallaud ne parvient pas à dépasser ce seuil et est éliminé, ne pouvant donc pas participer au second tour prévu pour le 5 juin.
Boris Vallaud, un acteur clé pour décider du futur du Parti socialiste ? Lors du scrutin visant à élire la nouvelle direction du PS, le projet politique qu’il a soumis aux militants s’est classé en troisième position, selon les premières tendances communiquées mercredi 28 mai. Les deux textes arrivés en tête des votes, portés par Nicolas Mayer-Rossignol (autour de 40%) et Olivier Faure (environ 42%), s’affronteront lors du second tour programmé le 5 juin. Bien qu’éliminé, Boris Vallaud demeure une figure sollicitée et influente.
Avec une base électorale proche de 18%, sa voix peut s’avérer décisive pour faire basculer les résultats en faveur de l’un ou l’autre des candidats qualifiés. « L’importance de Boris Vallaud sera déterminante dans la gouvernance du parti dans les mois et années à venir », assure dans un communiqué le sénateur Alexandre Ouizille, directeur de la campagne du député des Landes.
Nicolas Mayer-Rossignol appelle à un pilotage collectif
Ce mercredi matin, le maire de Rouen a lancé un message directement destiné à l’ex-troisième du scrutin. « Je propose une direction collégiale incluant Boris Vallaud et ses soutiens », a-t-il affirmé devant les journalistes. Immédiatement, les partisans d’Olivier Faure ont réagi pour contrer cette démarche : « Nous invitons Boris, qui défend une vision stratégique similaire à Olivier, à se rallier à notre camp. C’est un socialiste talentueux qui a toujours œuvré en étroite collaboration avec Olivier », a fait savoir Dieynaba Diop, députée des Yvelines, lors d’une interview pour 42mag.fr.
Avant de prendre position officiellement, si toutefois il choisit de le faire, Boris Vallaud s’apprête à consulter ses propres alliés. Du côté des supporters d’Olivier Faure, on doute fortement que le député des Landes s’associe à la liste de Mayer-Rossignol. « Je n’envisage même pas cette éventualité. Je ne le vois pas faire alliance avec les proches de François Hollande [les « hollandais »] ou les amis d’Hélène Geoffroy [parmi les soutiens de Mayer-Rossignol]. S’il essayait, il perdrait immédiatement le soutien de ses camarades des Landes », confie un membre de l’équipe sortante à 42mag.fr.
À l’inverse, parmi les sympathisants de Mayer-Rossignol, on espère un retournement de situation : « Si cela signifie qu’il revient finalement à la maison, on pensera : ‘Tout ça pour ça’ », souligne l’un des signataires de son texte. Il faut rappeler que Boris Vallaud, qui préside le groupe PS à l’Assemblée nationale, est fréquemment décrit comme étant très proche d’Olivier Faure, avec qui il semble fonctionner en duo.
« Boris Vallaud, un président de groupe apprécié »
Le maintien du député landais à la tête du groupe socialiste au Palais Bourbon pourrait-il jouer en sa faveur dans d’éventuelles négociations de ralliement ? Les députés partisans d’Olivier Faure voient les choses avec sérénité. « Je dissocie les responsabilités au sein du groupe parlementaire et les questions internes au parti. Boris Vallaud est un excellent président de groupe. Il réalise un travail remarquable, reconnu pour ses qualités d’orateur et son aptitude à apaiser les tensions. Son rôle dans la réunion de l’ensemble est crucial et doit se poursuivre », explique Arthur Delaporte, député PS du Calvados, à 42mag.fr.
Boris Vallaud tranchera-t-il dans les semaines à venir ? « Il exprimera son choix de manière personnelle mais ne donnera pas d’instructions de vote à ses électeurs », anticipe un proche d’Olivier Faure auprès de 42mag.fr. Cette position permettrait à Vallaud de ménager ses soutiens, appelés à se prononcer lors du deuxième tour le 5 juin. Pour le député des Landes, il s’agit également de valoriser ce premier résultat et de consolider son influence future au sein du PS.