« Ces questions touchant à la vie privée sont également des enjeux politiques », a souligné le parlementaire des Yvelines devant l’assemblée, suscitant des applaudissements de la part de ses pairs. Il a appelé l’exécutif à préserver les financements dédiés à la recherche concernant cette pathologie.
Aurélien Rousseau, ancien ministre chargé de la Santé et actuellement député, a fait part mardi 3 juin devant l’Assemblée nationale de son expérience personnelle avec un cancer. Il a qualifié cette période de « paradoxale » lors de la séance des questions au gouvernement : « Chaque jour, de nouveaux traitements voient le jour à travers le monde, offrant des perspectives très prometteuses, alors qu’en même temps, beaucoup d’entre nous vivent ou ont vécu un cancer. » Il n’a toutefois pas indiqué à quel moment le diagnostic avait été posé ni s’il est encore en traitement.
Ce député, élu dans les Yvelines sous les couleurs du Nouveau Front populaire après les législatives de l’été dernier, a salué l’importance de s’exprimer publiquement sur ces sujets : « Comme vous l’avez fait madame la présidente avec beaucoup de force, et comme je me permets de le faire aujourd’hui, non seulement pour justifier mes absences prolongées ici, mais aussi pour rappeler aux Français que les problématiques personnelles sont aussi des problématiques politiques. » Cette remarque faisait écho à l’intervention de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, qui avait annoncé début janvier avoir été atteinte d’un cancer du sein diagnostiqué en 2022.
« Il nous faut anticiper un raz-de-marée »
L’élu du groupe Place publique a insisté sur la hausse des cas de cancer, « en particulier chez les populations plus jeunes ». Il a cité le professeur Barlesi, directeur de l’institut Gustave-Roussy, selon lequel il est essentiel de « se préparer à un raz-de-marée. Parmi les causes identifiées figurent l’alcool, le tabac, le surpoids, l’alimentation, mais aussi des questions à approfondir comme la part des pollutions environnementales, la consommation d’aliments ultra-transformés, les perturbateurs endocriniens ainsi que les contraceptifs hormonaux ».
Devant le gouvernement, il a demandé un engagement clair : « Garantir que les financements dédiés à la recherche contre le cancer ne subissent aucune baisse dans les mois à venir. »
Son allocution a été saluée par une longue ovation. Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé, a rendu hommage au « courage » d’Aurélien Rousseau et des « quatre millions de Français vivant avec un cancer ». Il a également insisté sur le fait que tous les groupes politiques soutenaient la mise en place à l’ordre du jour d’un registre des cancers « afin de disposer de plus de données sur les facteurs déterminants ».