Le parti de tendance conservatrice souhaitait instaurer une commission chargée d’investiguer les relations éventuelles entre certains dirigeants de mouvements politiques et des associations ainsi que des réseaux qui appuient des actions terroristes ou qui diffusent des idéologies islamistes.
Le mardi 3 juin, la commission des lois de l’Assemblée nationale a jugé irrecevable la demande de création d’une commission d’enquête formulée par Laurent Wauquiez, président du groupe LR. Cette demande portait sur l’existence de liens supposés entre certains responsables politiques et des réseaux soutenant « l’action terroriste ou diffusant l’idéologie islamiste », et visait plus particulièrement le parti La France insoumise. En réaction, l’entourage de Laurent Wauquiez a déclaré à l’AFP : « Nous ne céderons pas à cette tentative de blocage, nous allons soumettre à nouveau une proposition de résolution pour mettre en place cette commission d’enquête ».
Le vote sur la recevabilité n’a pas permis de dégager une majorité claire : 23 députés se sont prononcés en faveur, tandis que 23 autres ont voté contre. Ce sont principalement les membres des trois groupes macronistes, du Rassemblement national ainsi que leurs alliés ciottistes qui ont soutenu la proposition. En revanche, les députés de gauche ainsi que ceux du groupe centriste LIOT ont opposé leur veto, selon des sources concordantes. À noter toutefois que les rangs du RN étaient en partie clairsemés lors du scrutin, et que trois députés Renaissance — Florent Boudié, Ludovic Mendes et Stéphane Mazars — ont choisi de s’abstenir.
Une récupération politique des commissions d’enquête dénoncée
« La récupération politique des commissions d’enquête, à laquelle trop de groupes parlementaires s’adonnent depuis plusieurs années, porte atteinte à la crédibilité même de ces instances », a indiqué à l’AFP Florent Boudié, soulignant qu’il avait également voté abstention la semaine précédente concernant la création d’une commission d’enquête à l’initiative du groupe GDR (communiste et ultramarins).
Élue rapporteure chargée d’évaluer la recevabilité de la commission d’enquête, faute d’autres volontaires, la députée écologiste Léa Balage El Mariky a jugé que la proposition ne remplissait pas les conditions nécessaires, en raison notamment d’un objet trop vague et du risque d’interférer avec des procédures judiciaires en cours. Elle a expliqué : « Alors que l’article unique de la proposition de résolution fait référence à plusieurs représentants de mouvements politiques, (…) le dossier de présentation mentionne à sept reprises le parti La France insoumise. (…) Il apparaît clairement que la commission d’enquête est destinée à viser un seul parti politique, et non plusieurs mouvements comme le laisse entendre le titre ».