Le groupe communiste (GDR) a présenté une proposition de résolution dont l’objectif est de supprimer l’âge légal de départ à la retraite actuellement fixé à 64 ans par le biais de la réforme la plus récente.
Le dossier de la réforme des retraites refait surface dans les débats parlementaires ce jeudi 5 juin. À l’Assemblée nationale, une résolution soumise par le groupe communiste est examinée, demandant l’abrogation de la réforme fixant l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Ce texte n’a jamais été soumis au vote des députés puisque son adoption s’est faite sans scrutin, par le recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution. De plus, la dernière tentative d’abrogation, portée par La France insoumise, n’a pas pu être votée, la majorité multipliant les amendements pour paralyser les débats. Ainsi, un vote, même symbolique, constituerait une première dans ce contexte.
« Un signe d’impuissance également »
Pour Stéphane Peu, député communiste, c’est précisément ce qui donne tout son sens à cette démarche : « Cette résolution, si elle obtient la majorité, adressera un signal clair au gouvernement : la majorité des élus considèrent cette réforme inacceptable et souhaitent son annulation. Lorsque le président de la République évoque la possibilité d’un référendum, les citoyens réclament en priorité qu’un tel scrutin se tienne au sujet de cette réforme des retraites. Cela prouve que les Français ne l’ont pas oubliée ni acceptée. »
Le groupe communiste peut compter sur l’appui du Rassemblement national. Toutefois, son porte-parole Jean-Philippe Tanguy émet quelques réserves sur la portée de cette résolution : « Cela traduit aussi une forme d’impuissance. Le gouvernement ne tiendra aucun compte de la résolution portée par les communistes. C’est davantage une hypocrisie qu’un symbole fort. En vérité, cela ne changera rien. Néanmoins, par principe et par loyauté envers nos engagements, nous la soutiendrons. »
Les critiques de la majorité : « Un combat dépassé »
Au sein de la majorité présidentielle, on ne cache pas son calme et on critique cette initiative, la qualifiant de simple geste retardataire. Le député macroniste Matthieu Lefèvre la qualifie de manœuvre dilatoire : « Je pense que les communistes font une mauvaise analyse et qu’ils s’accrochent à un combat qui n’a plus de raison d’être. Je me rappelle cette réforme et le fait qu’en 2023, il n’y avait pas de majorité pour renverser le gouvernement et rejeter la mesure. Si une majorité réelle existait pour abroger cette réforme, elle aurait fait tomber le gouvernement d’Élisabeth Borne l’année dernière, ce qui ne s’est pas produit. »
Même si un vote favorable à l’abrogation n’aurait aucune portée juridique, ses promoteurs espèrent faire passer un message fort à l’intersyndicale qui conclura prochainement ses discussions, dans un délai de deux semaines.