D’après les informations communiquées par la CGT, ce sont 19 palettes contenant des maillons produites par la société Eurolinks, basée à Marseille, qui sont en question. Ces palettes sont destinées à être expédiées vers la ville israélienne de Haïfa.
Un possible conflit s’annonce au sein du port de Marseille-Fos. En effet, un conteneur contenant des « pièces détachées pour fusils mitrailleurs » a été délibérément mis de côté par les dockers, qui ont déclaré qu’ils « refuseraient de charger ce conteneur à destination du port d’Haïfa« , comme l’a rapporté le 5 juin le syndicat CGT regroupant les ouvriers dockers et le personnel portuaire du Golfe de Fos, dans un communiqué consulté par 42mag.fr.
D’après le média d’investigation Disclose, ce conteneur comprendrait 19 palettes de maillons destinés à des armes automatiques, de petites pièces servant à maintenir les munitions ensemble. La CGT insiste sur sa volonté de ne pas « participer aux massacres orchestrés actuellement par le gouvernement israélien« , rappelant qu’elle est « attachée à la paix » et « contre toute guerre« . En réaction, le ministère des Armées a précisé que « La France ne fournit pas d’armes à Israël« .
Israël : un allié toujours privilégié
La licence délivrée à la société marseillaise Eurolinks, qui fabrique ces composants pour mitrailleuses, prévoit que ces maillons soient assemblés en Israël, mais que le produit fini soit ensuite réexporté vers la France. Suite à une polémique similaire en mars 2024, le ministère a confirmé son positionnement : l’armée israélienne ne se sert pas de ce matériel.
Cependant, certains critiques s’interrogent sur la pertinence d’expédier des pièces d’armes vers Israël dans le contexte actuel de tensions. Le ministère continue de considérer Israël comme « un partenaire« , expliquant qu’ »il serait impensable de renoncer à la fois à sa technologie et à son expertise« .
Quant aux réglementations en vigueur dans les quays marseillais, elles autorisent les dockers à refuser de charger certains types de marchandises. Par exemple, dans les années 1960, les dockers marseillais avaient déjà fait valoir leur refus de charger des navires destinés au contingent français engagé en Algérie. Les révélations des médias d’investigation Disclose et MarsActu, qui ont dévoilé la nature exacte de la cargaison ainsi que sa date d’expédition, précisent que celle-ci serait la troisième envoi du genre à destination d’Israël depuis le début de l’année.