Il a remporté la victoire de justesse, en recueillant 50,9 % des suffrages. Les chiffres définitifs seront officiellement validés lors du congrès qui se tiendra à Nancy.
Le psychodrame tant redouté a finalement été évité après une nuit marquée par des tensions et un bras de fer sur les chiffres affichés entre les deux prétendants. Le Parti socialiste a annoncé vendredi 6 juin qu’Olivier Faure a remporté l’élection avec 50,9% des suffrages exprimés, contre 49,1% pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. Ainsi, Olivier Faure est reconduit dans ses fonctions de premier secrétaire. Le parti précise que ce résultat est « reconnu par tous » et que les derniers chiffres, encore attendus dans certaines fédérations, ne pourront pas modifier l’issue du scrutin. Les résultats finaux seront formellement validés lors du congrès qui se tiendra à Nancy (Meurthe-et-Moselle) du 13 au 15 juin.
Sur la plateforme X, Nicolas Mayer-Rossignol a adressé ses « félicitations à Olivier Faure et à ses soutiens », tout en saluant les près de 12 000 militants – soit un peu moins de la moitié des votants, rappelle-t-il – qui l’ont choisi. De son côté, Olivier Faure a remercié les adhérents qui lui ont renouvelé leur confiance sur le même réseau social. Après cette victoire étroite, il a souligné : « Dès demain, nous continuerons notre travail entamé en 2018 afin de renforcer la dynamique, avec un Parti socialiste résolument ancré au cœur de la gauche », tout en adressant une pensée à son adversaire et à ses partisans.
Les différences de stratégie pour l’élection présidentielle
Il y a deux ans, lors du congrès de Marseille, les deux protagonistes s’étaient déjà affrontés pendant plusieurs jours, dans un contexte tendu marqué par des accusations de fraudes. Cette nuit électorale a de nouveau été le théâtre d’une controverse sur les résultats, confirmant l’image d’un parti profondément fissuré. Alors que le camp d’Olivier Faure avait rapidement revendiqué la victoire, celui de Nicolas Mayer-Rossignol contestait un écart si faible qu’aucune des deux parties ne pouvait s’affirmer clairement gagnante. L’ex-sénateur David Assouline avait même déclaré en réaction : « Ce que la direction communique ne correspond en rien à la réalité ».
Lors du premier tour, qui s’est tenu le 27 mai, Olivier Faure s’était placé en tête avec 42,21% des voix, suivi de près par Nicolas Mayer-Rossignol (40,38%) et Boris Vallaud, chef des députés socialistes, arrivé en troisième position avec 17,41% et éliminé pour le second tour. Olivier Faure défend une stratégie de large rassemblement de la gauche, excluant toutefois Jean-Luc Mélenchon, pour l’élection présidentielle de 2027, en intégrant des leaders comme Raphaël Glucksmann, figure de Place publique, et François Ruffin, ancien député de La France insoumise, afin de présenter une candidature commune.
De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol, qui regrettait jeudi sur 42mag.fr le « déclin et l’appauvrissement » du Parti socialiste, propose pour 2027 de bâtir « un grand parti » rassemblant non seulement les socialistes mais aussi leurs alliés proches, parmi lesquels Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve. Quant à Boris Vallaud, bien qu’il ait exprimé un soutien personnel à Olivier Faure, il n’a pas donné de directive de vote à ses partisans, dont les préférences restent partagées entre les deux candidats.