Cette décision a profondément bouleversé le paysage politique en France, engendrant une période d’instabilité qui perdure encore aujourd’hui. Un an après ces événements, des figures majeures telles que Marine Le Pen, Valérie Hayer, Manuel Bompard ou encore Marine Tondelier dressent leur bilan. Dans leurs analyses, certains expriment déjà le souhait de voir une nouvelle dissolution, espérant ainsi redéfinir l’équilibre politique du pays.
« Pourquoi choisir ce moment, précisément le soir des élections européennes ? » Valérie Hayer garde un souvenir très clair de l’endroit où elle se trouvait et des émotions qui l’ont envahie le dimanche 9 juin 2024, au moment où Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, suite à la cuisante défaite de ses alliés lors des élections européennes. Cette députée européenne du groupe Renew ainsi que cinq autres personnalités politiques racontent à 42mag.fr ce « choc » qui a plongé la France dans une période d’instabilité politique et continue de marquer le second mandat du chef de l’État.
À l’instant où Emmanuel Macron s’exprime, les principaux acteurs de la scène politique française sont soit sur des plateaux télévisés, soit dans leurs quartiers généraux respectifs. Les téléphones se mettent à sonner de toutes parts, et les rumeurs commencent à enfler. « Je me souviens avoir regardé Manuel Bompard en lui disant : ‘Manu, je pense qu’il va y avoir une dissolution’ », relate Marine Tondelier, secrétaire des Écologistes, qui se trouvait sur le plateau de France 2 avec le coordinateur de La France insoumise. Pour sa part, Éric Ciotti, alors membre des Républicains, a été informé par le président du Sénat, Gérard Larcher. Boris Vallaud, chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, se trouvait quant à lui dans une salle parisienne entouré de ses partisans lorsqu’il a appris la nouvelle.
« J’ai ressenti une colère profonde, je considère cette décision comme un acte irresponsable et inconséquent de la part du président Emmanuel Macron. »
Boris Vallaud, chef du groupe PS à l’Assemblée nationaleà 42mag.fr
Quelques semaines plus tard, les élections législatives anticipées viennent complètement transformer la composition de l’hémicycle. « Nous avons considérablement augmenté notre nombre de députés, devenant ainsi la première formation parlementaire », se réjouit Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national. La gauche, de son côté, se mobilise pour faire front face à l’extrême droite en se rassemblant « autour d’un programme de rupture capable de proposer une véritable alternative au pays », explique Manuel Bompard.
Le député LFI appelle désormais à la démission du président de la République, qu’il considère comme le principal responsable « de la situation d’instabilité politique actuelle ». Pour sortir de cette crise, Éric Ciotti et Marine Le Pen, désormais alliés, estiment qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée est inévitable ; la chef du RN précise même un calendrier : « à l’automne prochain ». « Nous avons un gouvernement qui ne gouverne plus, qui ne prend plus aucune décision, donc en période de crise, conclut l’ex-leader LR, l’élection reste toujours la solution. »