« Notre objectif principal est d’obtenir dans les meilleurs délais la remise en liberté des six citoyens français, parmi lesquels figure la députée européenne Rima Hassan », déclare le parlementaire ce lundi lors de son intervention sur 42mag.fr soir.
« Il est impossible de se réjouir lorsqu’un bateau humanitaire est intercepté, surtout quand des personnes tentent d’apporter de l’aide à une population qui traverse une crise absolument dramatique, souffrant de faim, de manque d’eau, d’électricité et des conditions de vie les plus basiques », a déclaré Philippe Brun, député socialiste de l’Eure, lundi 9 juin sur 42mag.fr soir. « Ce que nous espérons, c’est la libération rapide des six Français à bord, dont l’eurodéputée Rima Hassan. » Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités israéliennes ont stoppé le navire humanitaire Madleen. Après avoir été arraisonné, le bateau a été conduit vers le port d’Ashdod, situé au sud du territoire israélien.
« Le gouvernement israélien a totalement ignoré les règles », poursuit l’élu. « Le navire se trouvait dans les eaux internationales, à plus de 60 kilomètres de la bande de Gaza, qui n’appartient pas à Israël. De plus, l’équipage a été forcé à débarquer, et pour l’instant, nous ne savons rien de leur sort. »
« Face à cette situation, leurs perspectives inquiètent. Cet acte est illégal, viole le droit international, et la France doit fermement le condamner. »
Philippe Brun, député PS de l’Euredans 42mag.fr soir
Par ailleurs, Philippe Brun a répondu aux critiques, notamment celles du gouvernement israélien qui qualifie cette « flottille de la liberté » d’« opération de communication » voire de « provocation médiatique ». « La raison première est humanitaire », insiste le député. « Il s’agit aussi d’alerter l’opinion publique sur ce qui se passe actuellement à Gaza, sous nos yeux. Des crimes graves contre l’humanité sont commis par le gouvernement de Nétanyahou. Aucun humaniste, homme ou femme, ne peut accepter cela. Il faut que cette guerre cesse, que Nétanyahou retire ses troupes. Ce massacre permanent à Gaza doit prendre fin. Le Hamas est affaibli, il n’y a plus de menace d’attentat. »
Débat autour d’un jumelage avec une localité israélienne
« Cette polémique a été orchestrée depuis Paris », d’après le député, faisant référence à La France insoumise, à l’origine d’une controverse visant une commune de sa circonscription, Val-de-Reuil, au sujet d’un supposé jumelage avec un village israélien. Jean-Luc Mélenchon s’était félicité via les réseaux sociaux de la rupture de ce partenariat avec la commune de Meitar. Pourtant, selon Philippe Brun, ce jumelage était déjà rompu depuis plusieurs années.
« À Val-de-Reuil, un panneau mentionne un ancien jumelage datant des années 90 avec Meitar, une ville nouvelle comparable à la nôtre. Mais ce lien a été suspendu depuis longtemps. Malgré cela, la députée insoumise Alma Dufour est intervenue pour demander au maire qu’il le rompe officiellement, ce qui est absurde », explique Philippe Brun.
« Ils recourent systématiquement à l’exagération »
« C’est la méthode habituelle de La France insoumise, basée sur la désinformation », critique le député PS. « Ils exagèrent, attaquent des élus républicains, particulièrement de gauche, dans le but de susciter la colère populaire à l’encontre du maire socialiste, afin de servir des objectifs électoralistes. Leur stratégie consiste à faire croire que cette municipalité socialiste est complice d’un génocide. » Sur le principe, Philippe Brun précise également qu’avoir un jumelage avec une ville israélienne ne devrait pas poser problème automatiquement.
« Il est tout à fait possible d’établir un jumelage avec une commune israélienne communiste ou travailliste, qui s’oppose à la politique menée par Nétanyahou. Dans ce cas, il n’y a aucune raison valable pour y mettre fin. »
Philippe Brun, député PS de l’Euredans 42mag.fr soir
Le parlementaire dénonce également un « antisémitisme diffus » qui revient à travers « une instrumentalisation opérée par La France insoumise ». « Il est clair qu’il y a un problème très sérieux, et je demande des excuses à La France insoumise », ajoute-t-il. « Cette manœuvre leur porte préjudice et porte atteinte de manière totalement infondée à des élus de la République. »