Cinq citoyens français se trouvaient à bord du bateau humanitaire Madleen, qui se dirigeait vers Gaza lorsque les autorités israéliennes l’ont intercepté. Ces passagers ont opposé un refus catégorique à leur expulsion vers la France. Selon les propos d’un représentant diplomatique, dans le cas où un individu refuse d’obtempérer et de quitter le territoire, la conséquence directe est une incarcération.
« Si une personne refuse de quitter le territoire, elle ne sera pas forcée à partir », a expliqué mardi 9 juin sur 42mag.fr Éric Danon, ancien ambassadeur de France en Israël. Cette déclaration intervient alors qu’au moins sept des 12 militants pro-palestiniens à bord du voilier humanitaire Madleen, intercepté par les autorités israéliennes dans la nuit de dimanche à lundi au moment où il tentait de se rendre dans la bande de Gaza, refusent d’être expulsés d’Israël, selon une source proche des avocats représentant ces militants.
« Dès lors que la personne affirme : ‘je refuse de partir’, elle est placée en détention », a résumé le diplomate, qui a exercé à Tel Aviv entre 2019 et 2023. Quatre des six membres français de l’équipage, dont la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan, ont refusé de signer les documents permettant leur expulsion, selon la même source. « Il faut remplir deux formulaires pour accepter de quitter le pays. Sans cette signature, la personne reste sur place et est rapidement incarcérée en attendant qu’une procédure judiciaire soit engagée », a précisé Éric Danon. « Le consulat a pour mission de s’assurer que les détenus reçoivent un traitement adéquat en prison », a-t-il ajouté.
Pour lui, le refus de quitter Israël constitue pour ces militants « un moyen d’attirer davantage l’attention médiatique », qualifiant leur démarche d’« opération destinée à faire du bruit ». Concernant la députée européenne Insoumise Rima Hassan, le diplomate a précisé qu’elle ne bénéficie d’aucune immunité particulière, puisque « son action ne relève pas de son mandat parlementaire ».