Le ministre de l’Intérieur a formulé de fortes critiques à l’encontre du macronisme dans une interview accordée à Valeurs actuelles, provoquant une réaction très vive au sein de certains membres du gouvernement ainsi que chez les partisans du président.
« S’il n’approuve pas la ligne adoptée par le gouvernement, qu’il prenne lui-même l’initiative de partir », a lancé jeudi 24 juillet sur 42mag.fr Richard Ramos, député du MoDem, en réponse aux critiques formulées par Bruno Retailleau sur le macronisme dans le magazine Valeurs actuelles. « J’estime que le Premier ministre traverse actuellement une étape difficile, presque comme une ascension en montagne. Quant à Bruno Retailleau, puisque nous sommes en pleine période du Tour de France, il semble qu’il cherche à se détacher du peloton qu’est le gouvernement », a ironisé le parlementaire du Loiret. « Il guette le moment opportun, mais s’il souhaite réellement partir, il faut qu’il le fasse, surtout s’il ne soutient pas les choix du gouvernement », a-t-il ajouté. Il lui a conseillé de ne pas « attendre de rester dans le groupe gouvernemental pour envisager une échappée vers la présidentielle ».
Depuis Angers, François Bayrou a appelé les membres de l’exécutif à limiter « les divergences », avant une entrevue avec le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dernier a affirmé vouloir demeurer au sein du gouvernement malgré les tensions qu’il a suscitées en critiquant le président de la République.
« Il doit régler les problèmes, pas simplement les souligner »
« S’il choisit de rester, c’est qu’il adhère à la ligne prônée par François Bayrou, explique Richard Ramos. Dans le cas contraire, il doit partir. La décision lui revient ». Pour le député MoDem, “Bruno Retailleau se prépare pour l’élection présidentielle de 2027. Il reste dans le peloton gouvernemental parce que cela sert sa visibilité. » Il dénonce cette posture comme étant « malsaine dans une démocratie », alors que François Bayrou, lui, « fait preuve d’une réelle constance dans la volonté de rassembler ».
Richard Ramos critique l’attitude de Bruno Retailleau, qu’il juge trop axée sur la communication, alors que « on attend de lui des solutions concrètes et non de simples constats. Depuis qu’il occupe le ministère de l’Intérieur, il ne fait que souffler dans sa clarinette en regrettant certaines situations ». Reconnaissant l’importance de « la lutte contre les narcotrafiquants », il ajoute que « le combat contre ceux qui lancent des mortiers sur les forces de l’ordre est nécessaire ». Cependant, il insiste pour que « Monsieur Retailleau cesse de faire des constats matin, midi et soir. Il a été placé là pour produire des résultats et pour l’instant, il en est loin ».