Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme, était présente sur le plateau des « 4 Vérités » de France 2 ce vendredi 25 juillet. Lors de son intervention, elle a abordé plusieurs sujets importants, parmi lesquels la reconnaissance par l’État français de la Palestine, annoncée par Emmanuel Macron. Elle est également revenue sur les initiatives prises par François Bayrou visant à dynamiser le secteur touristique. Par ailleurs, elle a commenté les propos tenus récemment par Bruno Retailleau.
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Cyril Adriaens-Allemand : Hier soir, Emmanuel Macron a déclaré que la France allait reconnaître l’État de Palestine dès septembre prochain. Accueillez-vous cette annonce sans aucune réserve ?
Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme : Absolument, cette prise de position est un tournant historique que notre pays défend depuis longtemps. Nous avions relancé les discussions en 2023, qui devaient se dérouler sous la médiation de l’Arabie saoudite, mais celles-ci ont été suspendues en raison de l’offensive israélienne contre l’Iran. Le processus est désormais relancé et doit impérativement aboutir. C’est dans ce contexte que le président a souhaité se manifester. Il était nécessaire de porter cette voix, et nous continuerons de le faire durant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou critique sévèrement cette décision, affirmant qu’elle encourage le terrorisme. Il y a un mois, la porte-parole du gouvernement français précisait que les conditions n’étaient pas encore réunies pour cela. Qu’est-ce qui a évolué depuis ?
Nous maintenons notre demande de libération des otages. Bien entendu, nous soutenons Israël dans sa lutte contre le terrorisme et le Hamas, mais il est nécessaire que nous avancions sur le sujet. La population de Gaza vivant dans des conditions dramatiques, il est urgent de trouver une solution pour cette situation. La France, de longue date médiatrice, s’engage constamment dans les efforts de paix. Nous sommes présents dans la résolution de nombreux conflits à travers le monde et il est crucial que nous progressions concernant la question palestinienne.
La France est ainsi le premier membre du G7 à franchir ce pas. Emmanuel Macron doit aujourd’hui échanger avec ses homologues britanniques et allemands. Quel scénario imaginez-vous si, en septembre à l’ONU, la France se retrouve isolée ? Notamment puisque l’Allemagne ne semble pas prête à suivre cette voie pour l’instant.
Nous aurons porté notre position clairement et nous continuerons à défendre cette nécessité de reconnaissance et de paix.
Est-ce un simple geste symbolique ?
Pas du tout. Nous espérons véritablement entraîner d’autres pays dans cette démarche. Il ne faut pas oublier que la résolution de ce conflit est primordiale. La solution des deux États, que nous soutenons depuis toujours, reste la seule voie réaliste permettant d’avancer vers une paix durable.
Des mesures ambitieuses pour relancer le tourisme national
Hier, sous la présidence de François Bayrou, un comité interministériel a présenté 31 mesures destinées à dynamiser le secteur touristique, avec pour objectif d’atteindre 100 milliards d’euros de recettes d’ici à 2030. Or, nous en sommes actuellement à 71 milliards. Comment espérez-vous atteindre ce but alors que cet été, certains restaurateurs et gérants d’hébergements tirent la sonnette d’alarme ?
Si on observe les chiffres sur l’ensemble de la saison, les conditions météorologiques ont eu un impact, notamment les épisodes de canicule et des précipitations inégales selon les régions. Pourtant, sur la période de janvier à avril, les données consolidées montrent une hausse de 8 % des arrivées, en particulier internationales. Nous avons aussi enregistré un record en termes de recettes liées à la clientèle étrangère. Le comité interministériel a réaffirmé la volonté de maintenir la France comme première destination touristique mondiale, en s’appuyant sur un tourisme durable, innovant, inclusif. L’ambition des 100 milliards repose sur l’augmentation du nombre de visiteurs étrangers et leur séjour prolongé sur le territoire, ce qui passe par une amélioration et une montée en gamme de notre offre touristique.
Quelles sont selon vous les faiblesses dans la stratégie actuelle ? Vous évoquez une position solide en termes de visiteurs, mais la dépense moyenne des touristes en France reste basse.
C’est justement sur la dépense moyenne que nous devons progresser. Il faut proposer davantage de produits incitant les visiteurs à s’installer dans une région plutôt que de rester de passage. Aujourd’hui, on constate souvent des séjours courts, par exemple trois jours à Paris ou à Bordeaux. Nous voulons étoffer nos propositions pour prolonger le séjour. Cela passe notamment par une modernisation de l’hôtellerie, en ciblant particulièrement les segments moyen et haut de gamme, les établissements 4 et 5 étoiles, qui sont encore trop peu nombreux. Mais la France possède d’autres atouts : nous sommes le pays le mieux doté en infrastructures de camping et de plein air, ce qui séduit beaucoup. Particulièrement à la campagne, une clientèle croissante recherche des activités en extérieur, ainsi que des expériences patrimoniales, gastronomiques et œnotouristiques. Ce dernier secteur, en particulier, offre un potentiel de développement important. Ces progrès se traduiront par des recettes accrues qui contribueront également au redressement de l’économie française.
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