En mars 2025, Marine Le Pen ainsi que vingt-trois militants du parti, parmi lesquels figure le trésorier Wallerand de Saint-Just, reçoivent une condamnation. Quelques mois plus tard, précisément quatre mois après le jugement, ce dernier revient sur son témoignage effectué devant le magistrat. Il s’apprête dorénavant à engager la procédure d’appel.
Le 31 mars 2025, Marine Le Pen a été condamnée à une peine de quatre ans de prison, dont deux ans fermes, ainsi qu’à cinq ans d’inéligibilité, avec effet immédiat, dans le cadre de l’affaire concernant les assistants parlementaires fictifs du Front National au Parlement européen. Vingt-trois autres membres du parti ont également été condamnés dans cette affaire, la majorité ayant décidé de faire appel. Parmi eux figure Wallerand de Saint-Just, âgé de 75 ans. L’ancien trésorier du FN a été condamné à trois ans de prison et trois ans d’inéligibilité.
À la sortie du tribunal de Paris le 31 mars, une foule de journalistes équipés de micros et de caméras attendait Wallerand de Saint-Just. Ancien trésorier du FN et aujourd’hui conseiller juridique du Rassemblement National, celui-ci s’est arrêté brièvement devant la presse pour dénoncer un jugement qu’il juge motivé par des facteurs « politiques plutôt que juridiques« . Plus de quatre mois après que le verdict a été rendu, la colère de Wallerand de Saint-Just s’est apaisée, mais son jugement reste catégorique : il qualifie cette décision de « sévère » et souligne avec fermeté : « Ce qui nous a beaucoup surpris, c’est que le jugement mentionne explicitement que le tribunal souhaite empêcher Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle. Cela nous paraît gravement choquant. » À travers cette décision, il perçoit une marque « d’une intention très particulière de la part des magistrats« , ce qui ne l’étonne guère en tant qu’ancien avocat, estimant « qu’il est fréquent de voir la justice utilisée dans des luttes politiques« .
Malgré ce sentiment d’injustice qu’il ressent depuis sa condamnation, Wallerand de Saint-Just affirme être animé d’un esprit combatif. Il explique ne pas avoir connu le moindre « abattement » après le jugement en première instance : « Nous sommes des combattants et avons immédiatement ressenti la nécessité de continuer à nous battre car nous n’avons pas réussi à convaincre les juges de notre point de vue, qui est celui de la relaxe. Nous sommes totalement convaincus de notre innocence.«
Le trésorier et les autres prévenus se préparent à la procédure d’appel
Dans le but de démontrer son « innocence » et celle du FN dans ce dossier, Wallerand de Saint-Just a été entendu pendant huit heures le 4 novembre 2024. Il se souvient avoir pu « s’expliquer pleinement » et avoir « tenu bon face à l’interrogatoire« , mais estime que la présidente du tribunal, Bénédicte de Perthuis, avait déjà une décision arrêtée avant même son témoignage. « Elle m’a condamné fermement dès le départ« , déclare-t-il. À l’approche du procès en appel, une interrogation surgit quant à une éventuelle modification de la stratégie de défense : faudrait-il admettre une part des faits pour tenter d’éviter que l’inéligibilité soit appliquée immédiatement ? « Il n’est pas question de changer notre stratégie« , s’insurge Wallerand de Saint-Just, estimant que « notre position repose sur la légitimité juridique, morale et politique du fait qu’un assistant parlementaire puisse collaborer avec le parti du député européen auquel il est rattaché« .
Ainsi, Wallerand de Saint-Just, accompagné des 23 autres prévenus ayant interjeté appel, se consacrera à défendre cette interprétation concernant le rôle de l’assistant parlementaire lors de l’audience en appel, prévue dans quelques mois, avec un jugement attendu pour l’été prochain.