Selon Le Figaro, le président estime que la France doit adopter une posture plus ferme et davantage déterminée à l’égard de l’Algérie. Cette exhortation présidentielle figure dans une lettre qu’il a adressée à François Bayrou et que le quotidien a rendue publique.
Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a demandé au gouvernement de procéder à la « suspension formelle » d’un accord signé en 2013 qui prévoyait des exemptions de visa pour les détenteurs de passeports algériens officiels ou diplomatiques. Cette démarche a été communiquée par une lettre adressée au Premier ministre François Bayrou, datée du mercredi 6 août, et publiée par Le Figaro ; 42mag.fr a pu en prendre connaissance.
Dans ce courrier, le président affirme que la France doit agir avec une plus grande fermeté et une détermination accrue, et il appelle le gouvernement à adopter des mesures supplémentaires à l’égard de l’Algérie. Il évoque également le sort réservé à l’écrivain Boualem Sansal et au journaliste Christophe Gleizes, tous deux emprisonnés en Algérie, et il déplore le non-respect par Alger de ses engagements en matière migratoire, tout en signifiant la rupture de la coopération des 18 consulats algériens présents sur le territoire français avec les services de l’État.
« Les autorités algériennes ont fait le choix délibéré de ne pas répondre à nos appels répétés au cours des derniers mois à travailler ensemble », affirme le président auprès du Figaro. « Désormais, nous n’avons pas d’autre option que d’adopter une approche plus ferme. » De son côté, le Premier ministre a répliqué jeudi que ces mesures demandées par le chef de l’État seront bien mises en œuvre. Et ce, « non pas dans l’esprit d’un affrontement perpétuel mais dans l’objectif de retrouver un jour des relations qui soient équilibrées et justes », a déclaré François Bayrou lors d’un déplacement en Charente-Maritime.
Les visas de long séjour également menacés
En réclamant la suspension de l’accord de 2013, Emmanuel Macron donne une ampleur nouvelle à une situation déjà en cours: le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait annoncé le 14 mai le renvoi en Algérie de l’ensemble des agents détenant des passeports diplomatiques qui ne disposeraient pas encore de visa. Cette mesure intervenait en réaction à une décision algérienne jugée injustifiée et incompréhensible consistant à expulser des fonctionnaires français.
Le chef de l’État appelle également le gouvernement à utiliser sans délai une disposition de la loi sur l’immigration adoptée en 2024, le « levier visa-réadmission » (LVR), qui permet de refuser les visas de court séjour aux détenteurs de passeports de service et diplomatiques, et de refuser, le cas échéant, les visas de long séjour à tout type de demandeur.
Par ailleurs, Macron demande à son Premier ministre d’ordonner au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui est perçu comme défendant une ligne dure à l’égard d’Alger, de rechercher au plus vite les moyens de nouer une coopération utile avec son homologue algérien. Il souhaite aussi que, face à la délinquance d’individus algériens en situation irrégulière, le ministre de l’Intérieur et ses services agissent sans relâche et sans répit.