Au mois de juillet précédent, le chef du gouvernement avait déjà évoqué l’idée de retirer deux jours chômés. Persistant dans cette ligne, il a adressé ce vendredi une lettre aux interlocuteurs sociaux et s’attire les critiques virulentes des syndicats.
Le Premier ministre avait déjà annoncé son intention d’abolir le lundi de Pâques et le 8 mai lors de la présentation du plan budgétaire pour 2026, le 15 juillet dernier. Rien d’étonnant: Bayrou demeure fidèle à ses engagements. Toutefois, l’envoi d’un courrier adressé aux partenaires sociaux le vendredi 8 août, tard dans la soirée, paraît davantage comme un coup de force discret, loin d’une annonce officielle accompagnée de trompettes et de clairons.
Fort de son expérience politique, Bayrou a donc recouru à une vieille astuce: faire passer une décision qui fâche, discrètement, et en plein été. Cependant, l’effet est peut-être poussé un peu trop loin. À l’image de Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), lundi matin sur 42mag.fr, les représentants syndicaux se sont insurgés contre ces annonces.
Septembre : un mois à haut risque pour Bayrou
Le 15 juillet, lorsque le Premier ministre évoquait l’abolition de deux jours fériés, il avait aussi attiré les foudres de plusieurs formations politiques. C’est surtout la suppression du 8 mai qui a suscité le plus de réactions. « Bayrou propose donc que le jour qui commémore la défaite du nazisme ne soit plus férié, » avait, par exemple, ironisé sur X Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes. Comment faut-il interpréter cela exactement ?
Le même message est venu de la France insoumise, où Mathilde Panot a appelé cela une guerre sociale. En clair, ces jours fériés retirés apparaissent comme une menace majeure de motion de censure à gauche, mais pas seulement. Jordan Bardella, qui n’appréciait pas non plus l’idée de supprimer le lundi de Pâques, a évoqué une attaque contre « notre histoire, nos racines et la France du travail ». Marine Le Pen a parlé de « censure ».
Il existe une division: censure à gauche, censure à l’extrême droite. En faire le calcul, certains au sein du camp du chef du gouvernement pourraient saluer son courage, mais la suppression du lundi de Pâques et du 8 mai paraît bien loin d’être un armistice politique pour François Bayrou. Le mois de septembre, présenté comme périlleux pour le Premier ministre, semble pourtant avoir commencé avec le mouvement « Bloquons Tout » relayé sur les réseaux sociaux et annoncé pour le 10 septembre.