Le mouvement baptisé Bloquons tout prend de l’ampleur et bénéficie désormais du soutien quasi unanime des formations de gauche, ainsi que de plusieurs organisations syndicales. Cette mobilisation citoyenne, née sur la Toile, appelle à une paralysie générale du pays le 10 septembre afin de protester contre le plan budgétaire présenté par François Bayrou.
Cette section reprend une partie de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le visionner en totalité, cliquez sur la vidéo.
Les réseaux sociaux voient se multiplier les appels visant à bloquer le pays à l’occasion du 10 septembre. Des propositions d’action telles que des blocages de sites, des barrages filtrants ou des journées sans consommation ont émergé dès le mois de juillet, pour protester contre les économies annoncées par le Premier ministre dans le cadre du budget 2026.
À moins de trois semaines de cette date, environ deux Français sur trois se disent solidaires de ce mouvement. Si la France insoumise affiche un soutien total, la gauche dans son ensemble adopte une prudence prudente. « Nous n’avons pas encore une vision complète des contours du mouvement. Ses revendications restent floues, mais il faut l’accompagner. Notre mission n’est pas non plus de le cadrer, de le dompter, de l’instrumentaliser ou de le soumettre », déclare Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.
La prudence affichée par la CGT
Des interrogations subsistent aussi quant à l’origine du mouvement. C’est pourquoi la CGT adopte une certaine distance. « Du côté des organisateurs, il existe une pluralité d’approches. Nous restons très vigilants face aux tentatives d’infiltration et d’instrumentalisation par l’extrême droite qui, localement, cherche à développer des discours anti-syndicaux et à détourner la colère », explique Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur France Inter.
Au sommet de l’État, on affirme rester attentif à toutes ces formes de mobilisation. « Ces nouveaux mouvements sociaux, il faut reconnaître la souffrance qu’ils expriment tout en affirmant notre autorité sur la question de l’ordre républicain », indique l’exécutif. Des colères dispersées qui font écho à l’épisode des Gilets jaunes. En 2018, Emmanuel Macron avait mesuré tardivement l’ampleur du mouvement.