À la suite de l’acceptation de l’invitation adressée par François Bayrou à Matignon, le Parti socialiste (PS) précise sa position. Depuis Blois (Loir-et-Cher), lors des universités d’été organisées par son mouvement, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré, ce vendredi 29 août : « Nous sommes volontaires pour être les suivants ». Cette aspiration ne convainc pas l’ensemble des militants.
Le Parti socialiste entame sa rentrée en demandant à être officiellement chargé de Matignon. C’est le dernier jour des universités d’été du parti, qui se tiennent à Blois, samedi 30 août. Cette édition survient dans un contexte politique très tendu, avec la perspective quasi certaine de la chute de François Bayrou lors d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, prévu pour le 8 septembre. « Nous sommes volontaires pour être les suivants ! » a lancé le chef du PS, Olivier Faure, exerçant une pression sur Emmanuel Macron.
Après environ une heure de prise de parole, Olivier Faure prononce les trois mots qui galvanisent les présents : « Nous sommes prêts ». Le premier secrétaire du PS formule officiellement une offre de service à Emmanuel Macron, expliquant que le parti est « prêt à [se] mettre au boulot pour redresser notre pays […] avec tous ceux qui le souhaitent sur la base de notre projet, de notre méthode ».
Après l’échec de Michel Barnier, et l’échec probable de François Bayrou, Olivier Faure estime que c’est désormais à la gauche d’aller à Matignon. Bien qu’elle ne dispose pas non plus d’une majorité à l’Assemblée, elle promet une approche renouvelée. « Nous prenons l’engagement de ne pas utiliser l’article 49.3, ce qui, mécaniquement, nous obligera à trouver des compromis texte par texte » avance-t-il. « Par leurs votes, les Français nous ont mis dans l’obligation de dialoguer » prévient-il encore.
Le premier secrétaire du PS sait que la gauche doit s’unir pour avoir une chance d’être appelée à exercer des responsabilités. Mais sans les Insoumis, jugés trop clivants par le PS. Les socialistes espèrent ainsi que LFI signera en faveur d’un soutien sans participation à un éventuel gouvernement de gauche, comme Jean-Luc Mélenchon l’avait proposé à l’été 2024.
Les militants partagés
Cé appel d’Olivier Faure à Emmanuel Macron d’envoyer la gauche à Matignon provoque des dissensions chez les militants du PS. Certains estiment qu’il faut tenter l’expérience, même sans majorité à l’Assemblée, à l’image de Léo, 25 ans. Selon lui, « le gouvernement est minoritaire donc je ne vois pas pourquoi cela poserait problème si c’est la gauche qui est dans une configuration minoritaire alors que ça ne pose pas de problème à Emmanuel Macron aujourd’hui. Au moins, qu’il essaie ! »
D’autres militants se montrent nettement plus prudents et pensent que la gauche n’a rien à gagner à tenter de gouverner dans ces conditions. L’un d’eux affirme qu’il a « du mal à voir une arithmétique parlementaire dans laquelle la gauche pourrait gouverner. Tel que ça se présente aujourd’hui en tout cas ». Un autre acquiesce, « sans majorité cela me paraît très, très compliqué. Gouverner pour gouverner, c’est surtout se mettre des balles dans le pied ».
Et même chez les députés du PS, certains expriment des doutes. « Je suis sceptique. Pas sûr que l’on puisse exercer convenablement nos responsabilités » admet un élu.