À l’approche du 10 septembre, la France se tient prête à un éventuel blocage d’envergure nationale. Des grèves, des fermetures de commerces et des appels au boycott des achats se multiplient, et citoyens comme travailleurs déploient un éventail grandissant de formes d’action, que ce soit dans les rues, sur les lieux de travail ou au sein des réseaux locaux. Parallèlement, les autorités intensifient la veille et le contrôle autour des sites jugés sensibles, afin d’éviter tout débordement et de limiter les répercussions sur l’économie et le quotidien, aussi bien en ville que dans les zones rurales.
Ce passage provient d’un extrait de la retranscription du reportage mentionné ci-dessus. Pour le voir en totalité, cliquez sur la vidéo.
À partir du mercredi 10 septembre, la France est-elle susceptible de connaître une paralysie générale orchestrée par des actions surprises sur l’ensemble du territoire ? Au Havre (Seine-Maritime), une assemblée générale en plein air s’est réunie le 5 septembre. Citoyens, travailleurs précaires, retraités ou étudiants y ont discuté des mesures à adopter.
Des modes d’action variés
« Dans notre usine, à chaque quart, il y aura des interventions pour inviter les salariés à prendre part au mouvement du 10 septembre et à se mobiliser, et donc à lancer un appel clair à la grève », détaille Denis Quevenne, représentant de la CGT Total Energies au Havre.
Gwenaëlle, 60 ans, privilégie une action plus discrète : « Ce matin, je suis allée faire un gros plein chez moi pour éviter de faire des courses en magasin. Voilà ma manière de participer. Je vais boycotter l’économie, tout simplement. » Éric, 63 ans, penche pour une approche économique : « On peut déjà retirer de l’argent des banques. Si les établissements voient des clients retirer leurs fonds, ça ne va pas durer. Après deux jours, il faudra peut-être passer à une autre étape. »
Pour une libraire rennaise, la décision est prise : elle refermera sa boutique. « Quand un gouvernement réclame sans cesse des efforts, on peut, en tant que commerçant et professionnel libéral, consentir à cet effort. Fermer une journée, renoncer à du chiffre d’affaires, mais se mobiliser pour une autre manière de vivre ensemble », affirme-t-elle. À Lille, la mobilisation prend aussi forme : des gérantes d’un restaurant solidaire, anciennes Gilets jaunes, prévoient de remettre leurs chasubles dès le 10 septembre.
Les autorités sur leurs gardes
Le risque de débordement est pris avec une extrême gravité par le ministère de l’Intérieur. Dans une note adressée aux préfets cette semaine, Bruno Retailleau énumère les lieux stratégiques à surveiller : gares, ports, aéroports, axes routiers, dépôts pétroliers ou encore centrales électriques. Il appelle à une mobilisation totale des forces de l’ordre.