En apparence inoffensifs, ils pendent parfois comme de simples sacs noirs, collés aux branches, surtout au printemps et au début de l’été.
Pourtant, ces étranges amas sombres sont en réalité le refuge d’une colonie de chenilles processionnaires, des insectes redoutés par les forestiers et les vétérinaires.
Leur présence dans un jardin ou un parc représente un risque grave pour les animaux et les humains, et il est vivement conseillé de s’en éloigner immédiatement et de prévenir les autorités locales.
« Elles peuvent sembler banales, mais leurs poils microscopiques sont extrêmement urticants et toxiques », explique Claire Morel, vétérinaire dans le Sud-Ouest.
« Chaque année, des chiens perdent la langue ou doivent être amputés à cause d’un simple contact. »
Des « sacs » qui cachent une colonie invisible
Les sacs noirs ou bruns que l’on aperçoit sont en réalité des nids de soie tissés par des centaines de chenilles, agglutinées pour se protéger du froid et des prédateurs.
À l’intérieur, elles se nourrissent sans relâche du feuillage de l’arbre hôte (souvent des pins, des chênes ou des cèdres), laissant derrière elles des arbres défoliés et affaiblis.
Lorsque les températures remontent, elles quittent le nid en longue file indienne sur le sol pour s’enterrer et se transformer en papillons.
C’est à ce moment-là qu’elles libèrent des milliers de poils urticants en suspension dans l’air, invisibles à l’œil nu mais redoutables pour la peau et les muqueuses.
Les dangers des chenilles processionnaires
Le contact, même indirect, avec ces poils provoque des réactions allergiques violentes. Les animaux et les enfants sont les plus vulnérables.
Voici les principaux risques recensés :
- Réactions cutanées sévères : rougeurs, démangeaisons, œdèmes douloureux
- Atteintes oculaires : conjonctivites aiguës, lésions de la cornée
- Détresse respiratoire : toux, crise d’asthme, difficultés à respirer après inhalation
- Atteintes buccales chez les animaux : nécrose de la langue, salivation excessive, perte d’appétit
- Chocs allergiques graves nécessitant une hospitalisation urgente
« Un simple reniflement d’un chien suffit à lui brûler la langue », alerte le Dr Julien Marchand, vétérinaire à Marseille.
« En cas de doute, il faut consulter en urgence et ne jamais tenter de soigner soi-même. »
Comment les reconnaître sans risque
Les nids de chenilles processionnaires sont faciles à identifier si l’on connaît leurs signes distinctifs.
Ils apparaissent généralement à la fin de l’hiver et au début du printemps, accrochés aux extrémités des branches.
Ils ressemblent à des boules sombres ou grisâtres, denses, de la taille d’un poing ou d’un ballon de tennis, et sont souvent plusieurs sur le même arbre.
Indice visuel | Description typique |
---|---|
Forme | Masse ovale ou sphérique, très compacte |
Couleur | Noire, brune ou gris foncé |
Emplacement | Extrémités ensoleillées des branches |
Saison d’apparition | Janvier à mai (selon les régions) |
Espèces d’arbres concernées | Pins, chênes, cèdres, sapins |
Il ne faut jamais tenter de décrocher ou brûler ces nids soi-même : les poils urticants se dispersent et peuvent provoquer de graves réactions même plusieurs jours après.
Que faire si vous en voyez
En cas de découverte d’un de ces « sacs noirs » :
- Éloignez immédiatement les enfants et les animaux
- Évitez de toucher l’arbre ou de secouer les branches
- Notez précisément l’emplacement et le nombre de nids visibles
- Contactez la mairie ou le service communal d’hygiène
- Signalez-les également sur la plateforme en ligne Signalement-chenilles.fr
La plupart des communes organisent des campagnes de lutte en faisant intervenir des entreprises spécialisées équipées de protections intégrales.
La destruction des nids doit se faire très tôt dans la saison, avant que les chenilles ne descendent au sol.
Ces « sacs noirs » sont donc tout sauf anodins : s’en approcher, c’est s’exposer à un danger invisible mais bien réel.