« Des menaces de mort » et « des images montrant une guillotine »… La présidente du tribunal correctionnel, qui a condamné Nicolas Sarkozy jeudi, est depuis lors la cible de violences et d’attaques. Selon l’Union syndicale des magistrats, l’objectif est de « décrédibiliser » et de « faire peur ».
La présidente du tribunal qui a rendu le jugement dans l’affaire Sarkozy et qui l’a condamnée à cinq ans de prison a reçu ces derniers temps des menaces de mort et des images évoquant une guillotine, précise samedi 27 septembre 42mag.fr en citant Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistrats (USM). Elle a aussi été visée par des propos particulièrement choquants, comme l’idée qu’elle serait tondue, des mots qui ramènent aux heures les plus sombres de notre histoire.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris, vendredi, à la suite des messages reçus par la présidente du tribunal. Friat relève que ce type de menaces correspond au même registre que celui observé lors du délibéré du procès des assistants parlementaires du Rassemblement national, le 31 mars dernier. Il déplore qu’on en arrive à désigner les juges et les procureurs comme des ennemis politiques, ce qui les met en ligne de mire et pousse certains à penser qu’ils peuvent tout se permettre.
Les magistrats étaient habitués à subir ce type de menaces émanant de milieux criminels; il est désolant de constater que ces menaces se propagent désormais aussi dans des procédures ordinaires ou politico-financières.
Ludovic Friat, président de l’Union syndicale des magistratsà 42mag.fr
Le président de l’USM estime que l’on se situe sur une pente très inquiétante: dès qu’une décision judiciaire déplaît, plutôt que d’en discuter le fond, on s’en prend à la personne qui l’a rendue.
Selon lui, ces menaces visent à décrédibiliser le juge, à discréditer sa décision et, par ailleurs, à faire peur au juge ou à l’ensemble de la profession.
« Le juge n’est pas un ennemi, il n’y a pas de justice politique », affirme-t-il, dénonçant un « écran de fumée » destiné à éviter de parler du fond de l’affaire, qui concerne des faits gravissimes de corruption politique.