Au cours d’un entretien paru samedi dans Le Journal du Dimanche, l’ancien président de la République réfute les accusations qui pèsent sur lui et assure qu’il ne renoncera pas à son combat judiciaire.
Il persiste à se proclamer innocent et souhaite poursuivre le combat pour être complètement blanchi. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a choisi de se confier au Journal du dimanche afin de revenir sur sa condamnation prononcée le jeudi 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Dans l’entretien publié ce samedi, l’ancien chef de l’État affirme ressentir une certaine sérénité, malgré l’exécution provisoire de sa peine qui le conduira derrière les barreaux cet automne pour une durée encore indéterminée, le temps que soit examinée la voie d’appel.
Interrogé sur l’effet provisoire attaché à sa condamnation de cinq ans d’emprisonnement assorti d’un mandat de dépôt à effet différé, Sarkozy exprime son étonnement. « Je m’attendais à tout, mais pas à cela (…). Cela va encore plus loin que ce que je pouvais imaginer. Toutes les limites de l’État de droit ont été franchies », affirme-t-il, qualifiant cette sanction d’« invraisemblable ».
L’ancien président poursuit par ailleurs en remettant en question l’authenticité du document révélé par Mediapart, qui a été l’élément déclencheur de l’affaire, jugeant que l’accusation repose sur un faux. Ce n’est pas la première fois que le politicien conteste la fiabilité de ce document, central dans ce dossier. En 2012, lors de sa publication, l’ex-chef de l’État avait d’ailleurs porté plainte contre Mediapart pour « faux » et « usage de faux ». Toutefois, la justice a donné raison au site d’information en 2016, décision confirmée en appel. En janvier 2019, la Cour de cassation a validé définitivement le non-lieu prononcé en faveur de Mediapart et, sans pour autant affirmer qu’il s’agissait d’un document authentique, a écarté l’accusation de « faux » martelée par Sarkozy.
« Je mènerai le combat jusqu’à mon dernier souffle »
L’ancien président soutient également que le média d’investigation aurait voulu mettre un terme à sa carrière politique. « À ce titre, ils ont réussi », lâche-t-il, tout en promettant de poursuivre sa bataille judiciaire.
Alors que Le Journal du Dimanche lui demande s’il espère obtenir une grâce d’Emmanuel Macron, l’ex-chef de l’État répond : « En aucun cas. » « Pour être gracié, il faut accepter sa peine et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté », ajoute-t-il. La grâce ne s’applique qu’à une condamnation définitive et exécutoire, et n’est donc pas envisageable pour l’instant, Nicolas Sarkozy ayant fait appel du jugement.