Françoise Gatel, ministre en charge de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, était l’invitée de l’émission « 10 minutes info » diffusée sur le canal 16, le vendredi 24 octobre 2025. Elle a pris la parole pour évoquer les enjeux liés au budget 2026 et pour insister sur la nécessité de garantir la stabilité financière de la France face à une dette historique.
Alors que le budget 2026 continue de nourrir les échanges au sein du Parlement, la question de la solidité financière de la France et de la maîtrise de la dette publique demeure au cœur des préoccupations. Puisque la portion « recettes » du budget a été rejetée en commission, le rôle des parlementaires dans l’adoption d’un budget équilibré est particulièrement scruté. Pour en discuter, Françoise Gatel, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, avait été invitée sur le canal 16, dans l’émission « 10 minutes info ».
Cette section est tirée d’une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Pour regarder l’intégralité, cliquez sur la vidéo.
Djamel Mazi : On l’a bien constaté : durant la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 octobre, la partie « recettes » du budget a été rejetée en commission. Le PS s’est abstenu, la droite s’est opposée et les macronistes ont apporté leur soutien à cette section. L’espoir pour le budget 2026 se maintient-il encore ?
Françoise Gatel : Nous suivons l’itinéraire tracé par le Premier ministre. Nous savons qu’aucune majorité nette n’émerge clairement. Le Premier ministre a affirmé que le budget serait présenté et que le Parlement en discuterait. Cet après-midi même, il prendra la parole à l’Assemblée nationale pour exposer le projet. Il me semble indispensable que chacun fasse preuve de responsabilité, et c’est l’engagement affiché par Sébastien Lecornu.
Quelles que soient nos convictions ou nos positions, la France est confrontée à un endettement qui se prolonge sur plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui, il devient indispensable de rompre cette spirale, faute de quoi nous pourrions nous retrouver dans une situation similaire à celle de pays comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal, qui doivent parfois prendre des mesures très impitoyables sur les retraites et les fonctionnaires. C’est une question de responsabilité : il est crucial que chacun comprenne que l’absence d’adoption d’un budget aggraverait une dette déjà croissante, estimée à 12 millions d’euros par heure.
Djamel Mazi : La situation sera donc difficile, voire gravissime, c’est bien cela ?
Françoise Gatel : Je ne parle pas de dramatisation. L’année dernière, lorsque le Premier ministre Barnier n’avait pas réussi à faire adopter un budget, les conséquences se sont chiffrées en milliards. Ce n’est peut-être pas toujours perceptible, mais cela signifie que nos créditeurs doutent de nous. Aujourd’hui, la note de la France se dégrade et nos emprunts deviennent plus coûteux.
Chaque euro dépensé pour financer la dette est un euro de moins pour les hôpitaux, les écoles ou les services publics. Au début de l’année dernière, nous avons subi des coûts élevés à cause de cette situation. Les parlementaires doivent comprendre que s’ils n’adhèrent pas à un processus conduisant à l’adoption d’un budget — qui, peut-être, ne satisfera personne mais garantira la stabilité du pays — les répercussions seront lourdes.
Serge Cimino : Vous évoquez l’instabilité. Selon vous, celle-ci viendrait-elle uniquement des députés qui suivent un calendrier différent de celui du budget ? Le Premier ministre a-t-il eu raison de renoncer à l’usage du 49.3 ?
Françoise Gatel : Je ne dis pas que l’instabilité dépend uniquement des députés, mais le budget doit être approuvé par le Parlement. Chacun porte donc une part de responsabilité. Nous évoluons dans une assemblée dépourvue de majorité stable et les blocs politiques traditionnels restent fragmentés.
Sur le plan tant politique qu’économique, la situation demeure complexe. Le Premier ministre a été reconduit rapidement et Sébastien Lecornu a accepté de reprendre ses fonctions à un moment particulièrement délicat. Il s’efforce de préserver la stabilité en naviguant dans une période tendue, en empruntant l’emblème du bateau : la France est à quai, mais il faut désormais prendre le large.
Cette section est tirée d’une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Pour regarder l’intégralité, cliquez sur la vidéo.







