Le moment décisif est arrivé à l’Assemblée nationale, où les députés entament l’examen de la section consacrée aux recettes du budget 2026, en ce vendredi 24 octobre. Entre la taxation des ultra-riches et les efforts susceptibles d’être demandés aux retraités, les obstacles ne manquent pas. Entre de nouvelles menaces de censure et une réunion tenue à huis clos, on retrace le récit d’une première journée marquée par la tension.
Ce passage est extrait d’une portion de la retranscription du reportage évoqué ci-dessus. Pour le voir en intégralité, cliquez sur la vidéo.
En montant sur la tribune de l’Assemblée nationale ce vendredi après-midi, le Premier ministre devinait que son auditoire serait particulièrement attentif à son intervention. Le temps presse pour obtenir un accord sur le budget: « Le budget que vous présentez n’est pas parfait. Vous devrez le modifier. D’ailleurs, le gouvernement lui-même apportera des ajustements pour accompagner et baliser les échanges », a déclaré Sébastien Lecornu en introduction.
Les échanges à venir s’annoncent difficiles, car chaque camp de l’hémicycle prépare ses arguments. Sur la question de l’imposition des plus fortunés défendue par la gauche, sur le gel du barème de l’impôt sur le revenu proposé par Lecornu, ou encore sur la révision de l’abattement fiscal des retraités, faut-il attendre un consensus?
Dès le matin, le gouvernement est mis sous pression par le Parti socialiste: « Si dans les heures qui viennent, en gros jusqu’à lundi prochain, il n’y a pas de progrès marqués sur le texte, cela sera terminé », a prévenu Olivier Faure, chef du PS. Ensuite, des rencontres discrètes se mettent en place, entre le PS, les écologistes et les formations du centre, mais sans les Républicains. À l’issue de ces échanges, le PS se montre moins catégorique, à condition que l’exécutif consente à une concession de taille. En clair, les Macrons-nistes se préparent à une taxe à la Zucman ou à une mesure qui s’en rapprocherait.
Pressions croisées entre les camps
« Nous restons mobilisés pour proposer un budget utile au pays, et si cela implique des compromis, nous l’acceptons », a assuré Prisca Thevenot, élue Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine. Mais la droite, qui doit aussi se prononcer sur un éventuel accord, n’entend pas changer d’avis. « Nous ne céderons pas au chantage du Parti socialiste. Notre position est claire : nous sommes opposés à toute augmentation d’impôt », a martelé Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée nationale.
Les observateurs, notamment au Rassemblement national, estiment que ces négociations ne seraient qu’une mise en scène. « Tout cela a été préparé à l’avance ; ils jouent les désaccords et les exigences alors que l’accord serait déjà ficelé », assure Marine Le Pen.
La tâche qui attend Sébastien Lecornu semble d’une complexité hors du commun, avec un calendrier très contraint. Le vote solennel sur la première partie du budget est prévu pour le 4 novembre.







