À l’horizon 2050, les véhicules électriques pourraient représenter environ la moitié des ventes d’automobiles, et leurs polices d’assurance pourraient s’avérer plus onéreuses. Pour anticiper cette évolution, les assureurs souhaitent agir tôt et proposent l’établissement d’un cadre réglementaire, avec une attention particulière portée sur les batteries et les pièces détachées.
À l’heure actuelle, une voiture sur cinq se vend sous le signe électrique, et selon les projections, d’ici 2050, ces modèles représenteront la moitié des ventes. Le coût d’indemnisation des voitures électriques est supérieur à celui des thermiques, avec un écart qui dépasse les 10 points. Face à ces éléments, les assureurs préfèrent l’annoncer dès maintenant et peut-être aussi préparer leurs assurés à une hausse des surprimes.
Selon les assureurs, la logique est simple: avec une voiture électrique, tout coûte davantage. Leur étude porte sur quelque deux millions de véhicules. Prenons l’exemple des batteries. Dépose, diagnostic, réparation… les interventions s’avèrent plus complexes pour un véhicule électrique, parfois même quasi impossibles à réparer, ou tellement coûteuses qu’elles ne valent pas l’effort.
Pour les pare-brises et les optiques, la facture grimpe encore: environ 24% de plus à réparer, que ce soit sur des modèles américains comme Tesla ou chinois comme BYD. Et les dégâts atteignent des sommets en cas d’accident, car les véhicules électriques, tout comme les hybrides, sont nettement plus lourds, ce qui fait que les dommages, en choc, n’ont pas grand-chose à voir avec ceux d’une voiture thermique.
Les batteries, 40% du prix d’une voiture
Les assureurs veulent sensibiliser leurs clients en combinant une intention pédagogique et des propositions concrètes. D’abord, ce qui interpelle les professionnels de l’assurance, c’est que près de sept Français sur dix n’aient même pas d’avis sur l’assurance des voitures électriques.
Les assureurs préconisent donc d’instaurer très rapidement un cadre réglementaire, en particulier pour les batteries, qui représentent en moyenne 40% du coût total d’un véhicule. Ils plaident pour qu’elles soient pensées pour être accessibles et réparables dès la conception du véhicule. Cette logique de réparabilité gagne du terrain dans d’autres secteurs, comme l’électroménager.
Utiliser des pièces de rechange recyclées
Pour atteindre cet objectif, les assureurs font appel à l’Europe afin d’imposer les mêmes normes obligatoires à tous les constructeurs. Par ailleurs, ils souhaitent éradiquer tout monopole et préserver une libre concurrence entre garagistes. Au bout du compte, l’objectif est de pouvoir recourir à des pièces de rechange recyclées, donc moins coûteuses.
Pour l’instant, cela reste l’affaire des professionnels. Comment les clients peuvent-ils faire des choix éclairés? Grâce à un indice de réparabilité qui s’appliquerait aux voitures, comme il en existe pour les appareils ménagers, par exemple. Un jour peut-être, une note sur une échelle de dix, fondée sur des mesures techniques et sur des crash tests, notamment. Mais c’est un travail long et difficile, selon les assureurs, et il faut sans doute encore une bonne année avant d’aboutir.







