Aux côtés du président américain Donald Trump, Giorgia Meloni est souvent présentée comme l’une des personnalités politiques les plus influentes et marquantes du continent européen. Son objectif premier, selon ses propres mots, est de redonner à l’Italie sa grandeur d’antan et de restaurer son prestige sur la scène internationale. Les idées qu’elle avance prennent corps dans des propositions et un discours qui trouvent écho chez plusieurs autres responsables politiques, qui les considèrent comme une source d’inspiration et de référence.
Lors d’une visite à Washington en avril 2025, Donald Trump a exprimé qu’il s’agissait d’un privilège d’avoir à ses côtés la Première ministre italienne. Le président américain ne cachait pas son estime pour la dirigeante d’extrême droite lors de leurs échanges dans le Bureau ovale, « elle réalise un travail remarquable, elle a su conquérir l’Europe. Elle est extrêmement respectée, elle est très aimée et c’est quelque chose de relativement rare ». Quelques mois auparavant, en janvier 2025, Giorgia Meloni était la seule cheffe de gouvernement de l’Union européenne conviée à la cérémonie d’investiture du deuxième mandat du président américain.
Dans les pas de son ami Trump, la cheffe du gouvernement italien entend elle aussi « redonner de la grandeur à l’Italie » et elle estime que cela passe par une relation privilégiée avec l’alliance américaine. Cette approche pourrait toutefois susciter quelques remous en Europe, la France notamment préférant une voix européenne davantage « collective ».
Pour autant, Giorgia Meloni tient à rassurer ses partenaires. Elle l’avait déjà démontré en 2022, avant même d’être élue, en adressant un message aux pays européens dans lequel elle répondait à ceux qui la voyaient comme une menace pour la démocratie et la stabilité internationale. Dans ce message rédigé en anglais, espagnol et français, Meloni dément les rumeurs entourant son parti : « j’ai lu que la victoire de Fratelli d’Italia aux élections de septembre mènerait à un désastre et à la sortie de l’Italie de l’euro, mais rien de tout cela n’est vrai ».
Stratégie de séduction sur la scène internationale
La Première ministre italienne ne souhaite énerver personne, surtout pas Bruxelles. Meloni dépend de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, notamment pour soutenir sa politique migratoire. Une politique qui paraît parfois paradoxale: elle prône une ligne dure sur l’immigration tout en ayant recours à une main-d’œuvre étrangère de plus en plus nombreuse pour faire tourner l’économie italienne.
Soutenue aussi par l’Ukraine face à l’agression russe, Meloni organise en juillet 2025, à Rome, une conférence consacrée à la reconstruction du pays. Dans son discours, elle invite à oser investir et reconstruire en Ukraine, « n’ayez pas peur d’investir, de construire et de reconstruire ».
À l’aise avec les grands noms de la scène internationale, Meloni mène une véritable opération de charme diplomatique depuis son élection, illustrée par ce selfie vidéo avec le Premier ministre indien Narendra Modi, où elle proclame « salut de l’équipe Melodi (Meloni + Modi) ».
Une femme politique influente
Rendre à l’Italie sa grandeur demeure l’objectif central de la dirigeante italienne. Dans le journal La Croix, un pêcheur italien témoigne: « ma situation n’a pas changé depuis l’arrivée de ce gouvernement, mais nous sommes enfin perçus comme crédibles à l’étranger. On a redonné une voix à l’Italie, et cela me rend fier ». En 2025, Politico la désigne d’ailleurs comme la personnalité européenne la plus puissante, et Meloni aspire à se forger une place durable dans le paysage politique.
Ses succès alimentent les réflexions de la droite française, Marion Maréchal soulignant que « ce que Meloni accomplit en Italie avec cette coalition gouvernementale peut inspirer la France et l’Europe ». Sensible à ce commentaire, Meloni encourage la politicienne française et, en septembre 2025, lors d’un événement axé sur ce thème, elle lui adresse ce message: « Chère Marion, merci d’avoir organisé cet événement et de l’avoir baptisé “la droite qui gagne”… Nous sommes, partout dans le monde, prêts à assumer les responsabilités gouvernementales ».
Pour Giorgia Meloni, l’enjeu est clair: durer, d’abord sur son territoire, mais aussi dans le reste de l’Europe, où elle espère voir son modèle italien se diffuser et gagner du terrain.







