Dans le cadre de sa participation à l’émission « La politique s’éclaire », diffusée ce samedi 20 décembre, Aleksandar Nikolic, député européen et porte-parole du Rassemblement national, est revenu sur l’échec de la commission mixte paritaire chargée du budget.
Ce passage provient d’une portion de la retranscription de l’entretien évoqué plus haut.
Le vendredi 19 décembre, sept députés et sept sénateurs composant la commission mixte paritaire demeurent en désaccord sur le budget destiné à l’année 2026. Par conséquent, Sébastien Lecornu prévoit de porter le dossier devant le Conseil d’État afin d’édicter une loi particulière. Il envisage également de réunir les chefs de partis, lundi 22 septembre.
Djamel Mazi : La commission mixte paritaire a été un échec, il va donc falloir passer par une loi spéciale. À qui la faute ?
Aleksandar Nikolic : Selon lui, la responsabilité revient au président de la République qui n’a pas une nouvelle fois sollicité les Français pour désigner une représentation qui corresponde à leurs attentes; en clair, le président aurait dû dissoudre l’Assemblée nationale ou démissionner, car la situation est devenu intenable. Ceux qui prônent « tout faire en même temps » montrent clairement une impasse. Ils sont prêts à raconter n’importe quoi pour conserver leur poste. On a entendu des socialistes déclarer : « on reste, on ne censurera pas, car on nous a garanti qu’il n’y aurait pas de 49.3 ». Cela va se terminer comme on l’avait prédit, par une loi spéciale puis un 49.3 à la reprise. Ils agissent ainsi pour survivre et tenir le plus longtemps possible. Mais c’est la France qui se dégrade. On vient d’apprendre, encore une fois, que la dette atteint 117 % du PIB, alors qu’elle était de 113 % au début de l’année. Nous avançons droit vers une faillite généralisée.
Si je vous entends bien, c’est aussi la responsabilité de la droite sénatoriale ?
C’est la responsabilité de LR, du PS, de tous ceux qui refusent de revenir aux urnes afin que l’on puisse réellement améliorer la situation. Si l’on poursuit sur cette même trajectoire, nous irons vers une catastrophe économique généralisée. On observe la pire trajectoire économique parmi les pays de l’OCDE. Ainsi, il est inconcevable d’affirmer que pour l’avenir du pays, il faut augmenter les impôts et accroître la dépense publique en pariant sur une amélioration sans changement de cap. Ce n’est pas envisageable.
Qu’est-ce que vous dites à ceux qui pointent la responsabilité des Républicains et de la droite sénatoriale ?
Ils ont déjà été responsables via le PLFSS, par exemple, qui a été adopté mais approuvé par eux. Ils ont accepté, par exemple, d’augmenter les taxes sur les mutuelles. Réalisez que certains devront payer davantage pour leurs mutuelles, alors que l’aide médicale des taxes permet aux clandestins, c’est-à-dire aux personnes en situation irrégulière, d’être soignés gratuitement sans cotiser à la sécurité sociale ni payer une mutuelle. Et en même temps, ils nous accablent de vouloir augmenter les impôts, alors que nous sommes les seuls à plaider pour leur réduction.»
Pour obtenir un budget juste, Sébastien Lecornu va donc devoir recourir à une loi spéciale. Un conseil des ministres est programmé ce lundi 22 décembre sur ce sujet. Lecornu va aussi réunir les chefs de partis ce lundi. Que comptez-vous lui dire ? Devrez-vous lui conseiller d’employer le 49.3 ?
Cela dure depuis des mois, des années même, à propos de problèmes structurels qui alimentent ce déficit colossal, et sans une préférence nationale, notre système de protection sociale risque de s’effondrer, car il n’est pas possible d’offrir un filet social pour tous les habitants du monde. On avance l’estimation que l’immigration coûte au minimum 41 milliards d’euros par an, selon les chiffres de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie. De plus, l’insécurité est estimée à 100 milliards d’euros et il faut réellement s’employer à résoudre ce problème avec une justice qui reste trop clémente. On évoque aussi les pertes potentielles liées à des versements importants à l’Union européenne, alors que l’Union européenne agit de plus en plus contre nous, comme on peut le constater avec le Mercosur ou avec les accords douaniers avec Donald Trump.
Vous connaissez les conséquences de cette loi spéciale à partir du 1er janvier. Tous les investissements seront donc geler. Toutes les dotations de l’État destinées à cette collectivité le seront également. Cela retarde tous les projets.
On nous a déjà fait le coup l’année dernière en annonçant que ce serait la catastrophe, que les fonctionnaires ne seraient pas payés. Il faut bien rappeler que cela se traduira par une continuité mois après mois. Les fonctionnaires seront bien rémunérés. L’impôt pourra être prélevé. Mais quoi qu’il arrive, nous ne pouvons pas accepter de voter et d’approuver un budget qui, encore une fois, prévoit plus d’impôts, plus de dépenses publiques, alors que c’est cela même qui structurellement nous mène à cette situation. Il y a cinquante ans, les prélèvements obligatoires représentaient 34 % du PIB. Aujourd’hui, nous en sommes à 46 %.
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