Aux Émirats arabes unis, les forces françaises maintiennent une présence notable, avec une frégate en mer, des avions et des soldats déployés pour mener à bien leur mission dans une région considérée comme stratégique.
À Abou Dabi, capitale des Émirats arabes unis, un pavillon tricolore flotte au port. « Bienvenue à bord de la frégate Provence », déclare le capitaine de vaisseau, Pascal Forissier. Emmanuel Macron y passe Noël un peu en avance, le dimanche 21 décembre, entouré des militaires français mobilisés hors de leur territoire pour des opérations extérieures. Le président offre le dîner du réveillon à plus de 900 soldats présents sur place. La lutte contre le terrorisme et la stabilité de la région, avec la proximité de l’Iran et de l’Irak, montrent que la présence française permet de prépositionner des forces au Moyen-Orient, tant dans les airs que sur la terre et en mer.
La Provence est présentée comme « 160 marins et une frégate multimissions ». Avec elle, la France cherche à afficher sa capacité d’action dans la zone du Moyen-Orient. Il s’agit d’un bâtiment de combat suréquipé de capteurs et de radars, dont la mission principale est d’accompagner et de sécuriser des cargos et des porte-conteneurs, afin de les protéger contre les attaques des rebelles houthis au Yémen.
Une menace qui a changé de visage
Pascal Forissier rappelle l’évolution des enjeux : « Il y a quinze ans, nos préoccupations tournaient autour de la piraterie, des individus pauvres armés de kalachnikov sur des petites embarcations qui capturaient des navires civils », explique le capitaine de vaisseau.
« Nous ne étions pas confrontés au même niveau de violence et de terreur que l’on observe ces deux dernières années, lorsque les Houthis visaient parfois sans discernement des navires civils qui traversaient la zone. »
Pascal Forissier, capitaine de « La Provence »à 42mag.fr
À présent, entre 30 et 40 % du commerce mondial transite par la mer Rouge, une itinéraire prisé par les réseaux de trafic de drogue. Le commissaire Jean-Baptiste, visage dissimulé par une cagoule, dirige les interventions sur des embarcations suspectes. « Des pêcheurs sont recrutés pour faire passer des marchandises de contrebande, » affirme-t-il. « Nous allons être amenés à effectuer des saisies et des destructions ». Les substances détectées sont clairement identifiables, précise le capitaine Forissier: « Les drogues les plus fréquemment retrouvées sont le haschich, la méthamphétamine et l’héroïne ». Le bilan « pour l’année 2025 » indique « plus d’une vingtaine de tonnes de drogues saisies par la Marine française dans la zone ».
Un emplacement stratégique
À quelques kilomètres plus loin, au-dessus de la base d’Al Dhafra, le vacarme des appareils s’élève. Des A400M et des chasseurs Rafale décollent en direction du ciel. Pour les aviateurs, comme l’équipier surnommé Duck, les Émirats arabes unis constituent une porte d’entrée vers la région. « Entre la métropole et le Moyen-Orient, six heures de vol. De là jusqu’à l’entrée de l’Irak, on est à deux heures de vol. Ici, on est plus souple et plus réactif que des missions qui partiraient de la France ».

En Irak, Daech a perdu du terrain ces dernières années. Le ciel et le désert des Émirats servent désormais de terrains d’entraînement, notamment pour les chars Leclerc. « Un outil fabuleux, qui présente l’avantage considérable de pouvoir tirer en mouvement, de se déplacer rapidement et d’appliquer une puissance de feu notable grâce à son canon de 120 mm », décrit une soldate. Les Émirats arabes unis ont acquis 320 chars Leclerc et 80 Rafale, devenant ainsi le premier client de l’industrie française de l’armement.







