La branchitude de Libé, de Canal, et des Inrocks, n’est rien d’autre que le costume de scène du libéralisme, tel que décrit par Guy Debord dans La société du spectacle. Comme l’affirme Jean-Claude Michéa, le libéralisme contemporain, contrairement à son grand frère du XIXè siècle, ne fonctionne pas à l’oppression, mais à la séduction. Le renversement d’Allende par Pinochet, soutenu par les Etats-Unis, qui incarne pourtant le sommet de la coolitude, est très révélateur: le libéralisme à papa, dont Pinochet était sans doute le dernier avatar, et le libéralisme publicitaire, sont d’accord sur l’essentiel. Il y a unité de temps (70′s/80′s) et de lieu (pays anglo-saxon) entre la branchitude MTV et les politiques néolibérales. Est-ce par évergétisme que Vivendi possède Canal +, Mathieu Pigasse les Inrocks, et Rothschild Libé ? A-t-on jamais vu un bourreau sans cagoule ?
Lundi dernier, Mouloud Achour, chroniqueur à Canal +, cosignait dans Libé une tribune outrancièrement FMiste, enjoignant les jeunes matelots à quitter le bateau France. France qui, selon Canal et Libé, prendrait l’eau de tout côté, et ne serait plus qu’un vaisseau fantôme, hanté par de jeunes identitaires néo-nazis et des beaufs périurbains au ventre plein de pâté, agonisant, décérébrés devant le Tour de France.
Casse toi à Canal, Rothschild
Deux jours plus tard, Bernard Arnault, quatrième fortune du monde, affirmait sans complexe vouloir adopter la nationalité belge, nous l’avons évoqué ici. Il n’aurait jamais pu le faire sans le travail de sape symbolique effectué par les branchés de Libé et de Canal contre l’idée de Nation, ou même, plus simplement, contre les traditions populaires, contre ce qu’Orwell appelait la décence commune. Un peuple, c’est une force politique, une communauté, c’est une niche pour publicitaire.
Ce soir donc, Rothschild, patron de Libération, va venir parler de “l’affaire” Arnault au Grand Journal. Pendant que Libé joue à être de gôche, les copains de Canal font le service après vente avec leur patron. Gageons que notre bon Rothschild avait avalisé la une de ce matin. Il savait que ce soir, chez Denisot, les cochons seraient bien gardés.