La présidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale souhaite voir le gouvernement d’Elisabeth Borne être destitué au milieu des discussions sur la modification des retraites. Elle souhaite que cette chute soit effective durant le débat sur cette réforme. Cette présidente du groupe RN veut que le gouvernement actuel soit remplacé par un autre qui soit plus à même de répondre aux attentes de la population. Cette destitution serait alors une façon de montrer que le peuple a le pouvoir et que sa voix est entendue.
Mercredi 15 février, Marine Le Pen, leader du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée Nationale, a annoncé avoir déposé une motion de censure. Elle souhaite que les députés opposés à la réforme des retraites puissent exprimer leur rejet du projet de loi, et a évoqué une « référendum parlementaire » contre le gouvernement d’Elisabeth Borne. La mesure principale du texte est le passage de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Selon Marine Le Pen, « les quelques jours de discussions dans l’hémicycle ont montré que le reste des mesures n’était pas à même de compenser la brutalité, l’injustice et le caractère antisocial de cette réforme ». Elle estime qu’il serait « antidémocratique que les représentants de la nation ne puissent pas s’exprimer sur cette réforme ».
La motion de censure spontanée, définie à l’article 49-2 de la Constitution, résulte de la seule initiative des députés, contrairement à la motion de censure provoquée, définie à l’article 49-3. La motion de Marine Le Pen devra être débattue et soumise au vote dans un délai compris entre 48 heures après son dépôt et trois jours de séance après. La date de la discussion sera fixée par la Conférence des présidents.
Pour être adoptée et faire tomber le gouvernement, la motion de censure doit être votée à la majorité des membres composant l’Assemblée, soit 289 députés. Or, les députés Les Républicains soutiennent officiellement la réforme et font passer le nombre d’opposants au texte sous les 289, en théorie. De plus, l’opposition de gauche a plusieurs fois refusé de signer les motions de censure déposées par le Rassemblement national, ce qui rend l’issue de cette motion très incertaine.