Au cours de cette 10ème journée d’action contre la réforme du système de retraite qui se déroule ce mardi, la chef du gouvernement continue ses discussions pour essayer de réunir des soutiens au sein de la majorité présidentielle. Cependant, le recours à l’article 49.3 a affecté sa position politique.
Il est clair que le plan d’Élisabeth Borne pour « élargir la majorité » ne convainc pas beaucoup de monde. Après un simple coup de téléphone avec des députés et des partisans de longue date d’Emmanuel Macron, on comprend vite que ce projet ne suscite pas l’enthousiasme. Les opposants à la réforme des retraites, quant à eux, se donnent rendez-vous dans la rue, mardi 28 mars, pour une 10e journée de mobilisation. Pendant ce temps, la Première ministre continue ses discussions avec la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat.
Un membre influent du gouvernement, s’exprimant anonymement, souligne que le problème ne vient pas d’Élisabeth Borne elle-même, mais plutôt de l’absence d’un Premier ministre capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires en matière de retraites. Selon lui, la situation est préoccupante, d’autant plus que le recours au 49.3 risque de provoquer des réactions en chaîne et de compromettre les chances de l’exécutif d’aboutir à un accord sur les retraites.
### « Se contenter de patienter ne suffira pas »
Depuis la fuite dans la presse de propos attribués au président de la République, les langues se sont déliées. Selon Le Point, Emmanuel Macron aurait exprimé son mécontentement vis-à-vis de la situation actuelle : « Vous n’avez pas voulu de Catherine Vautrin, vous m’avez vendu Élisabeth Borne comme la perle rare, et voilà où on en est ! ». Bien que ces propos n’aient pas été confirmés, certains au sein de la majorité estiment qu’Élisabeth Borne n’est pas en mesure de résoudre la crise et que son avenir politique est incertain.
C’est pourtant Élisabeth Borne qui continue d’assumer la responsabilité de la crise en première ligne. Chargée par Emmanuel Macron d’établir un calendrier de réformes et de chercher de nouveaux soutiens, elle doit présenter un plan de travail dans trois semaines. Mais pour un membre éminent de la majorité, il ne suffira pas pour elle de simplement faire profil bas.
### La pression de la rue
Élisabeth Borne aura une journée bien chargée ce mardi : petit-déjeuner avec les membres de la majorité, Conseil des ministres dans la foulée, et probablement des échanges houleux lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale dans l’après-midi. La Première ministre devra également garder un œil sur les manifestations qui ont lieu dans les rues, avec un risque de débordements à Paris.
Ce mardi soir, elle poursuivra les discussions avec les présidents des deux chambres Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Et toujours cette question lancinante et sans réponse pour le moment : comment gouverner désormais ?