Le représentant de La France insoumise incite les jeunes à se joindre à la manifestation prévue le mardi 7 mars, une journée de protestation nationale organisée pour la sixième fois en opposition au projet de loi gouvernemental.
Le député LFI Louis Boyard a lancé un « blocus challenge » sur les réseaux sociaux TikTok et Twitter, invitant les lycéens et les étudiants à bloquer les établissements scolaires le 7 mars lors de la sixième journée de manifestations nationales contre la réforme des retraites. Il a demandé aux jeunes de poster des photos des blocus avec le hashtag #BlocusChallenge, promettant qu’une photo sera tirée au sort et que les participants seront invités à visiter l’Assemblée nationale avec lui. Le député a été critiqué et accusé d’inciter à la violence par plusieurs responsables politiques, notamment la présidente de l’Assemblée nationale et la présidente de la région Ile-de-France qui a annoncé son intention de porter plainte contre lui. Il y a eu également des réactions positives de certains alliés de la gauche, comme Jean-Luc Mélenchon.
La question est de savoir si le blocage des lycées et universités est légal. Selon Jean-Paul Markus, professeur de droit public, bloquer un lycée est un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende. Quant aux blocages d’universités, bien qu’il n’existe pas de texte similaire, les usagers doivent s’informer et accéder à des cours « dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d’enseignement et de recherche et qui ne troublent pas l’ordre public », sous peine de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à l’exclusion. La vidéo de Louis Boyard constitue « de la part d’un député, un appel au délit », selon Jean-Paul Markus, bien que les peines prévues n’aient jamais été appliquées aux élèves. Cependant, Louis Boyard ne commet pas de délit lui-même, car il n’appelle pas à s’introduire dans les établissements scolaires, mais fait un propos politique. La plainte de la présidente de la région Ile-de-France contre le député pourrait ne pas aboutir, car le délit d’entrave ne s’applique qu’à la circulation et l’incitation à la violence doit être interprétée de façon stricte.