Les précédents dirigeants de l’Etat ont rejeté les accusations portées à leur encontre concernant les raisons des défis actuels auxquels fait face le secteur nucléaire. Ils ont exprimé leur opinion quant aux facteurs à l’origine de ces difficultés et ont souligné les actions qu’ils ont entreprises pendant leur mandat pour garantir la sûreté des centrales nucléaires. Ils ont également émis des suggestions sur les mesures à prendre pour améliorer la situation et pour assurer la durabilité de l’énergie nucléaire.
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été auditionnés pendant plus de cinq heures par la commission d’enquête parlementaire lancée en octobre 2022 à l’initiative des députés LR pour « établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». Alors qu’EDF doit aujourd’hui faire face à des problèmes de fissures dans ses réacteurs qui ont lourdement perturbé sa production nucléaire en 2022, Nicolas Sarkozy s’est défendu devant les députés d’être comptable des difficultés actuelles du parc de réacteurs français. Il a défendu toutes les décisions prises en faveur du nucléaire pendant son mandat, soulignant qu’il souhaitait que la France devienne non seulement autonome énergétiquement, mais qu’elle puisse également exporter de l’énergie. Il a également rappelé qu’il avait annoncé que la France allait continuer à investir dans le nucléaire pour la production d’électricité quelques semaines seulement après l’accident de Fukushima de mars 2011, qui avait provoqué un tollé.
De son côté, François Hollande a évoqué une « addition d’incidents » pour expliquer les difficultés rencontrées par EDF, rejetant tout lien entre la baisse de la production et un « défaut d’investissements » ou des « décisions politiques » remontant à 10 ans. Les députés LR critiquent régulièrement sa politique, ainsi que celle du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, en raison de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Il est intéressant de noter que pendant la campagne présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy et François Hollande s’étaient affrontés sur le nucléaire lors du débat d’entre-deux-tours. Le président sortant avait accusé le socialiste d’avoir « sacrifié » cette industrie pour « un accord misérable » avec les Verts, prévoyant la fermeture progressive de 24 centrales. François Hollande avait quant à lui affirmé s’être affranchi partiellement de cet accord en revendiquant un mix énergétique entre nucléaire et énergies renouvelables.