Un nouveau cycle de procès a récemment été lancé pour punir les militants, les journalistes et les divers opposants qui s’opposent au régime d’Alexandre Loukachenko. Cette répression a abouti à une lourde peine pour les personnes détenues. Les autorités cherchent à étouffer toute voix dissidente qui menace leur contrôle étroit sur le pays. Les opposants sont souvent accusés d’infractions pénales apparemment mineures, mais qui sont utilisées comme prétexte pour les incarcérer. Cette stratégie a pour objectif d’intimider et de décourager les autres personnes de se lever contre le régime. Les observateurs internationaux ont condamné cette répression des droits de l’homme et appellent à la libération immédiate des militants emprisonnés.
Le militant biélorusse Ales Bialiatski, ayant reçu le prix Nobel de la paix en 2022, a été condamné à 10 ans de prison par un tribunal de Minsk, d’après l’ONG Viasna. Cette lourde peine fait partie d’une série de procès visant des militants, des journalistes et des opposants qui ont été réprimés depuis le mouvement de protestations de l’été 2020 en Biélorussie. Deux collaborateurs d’Ales Bialiatski ont également été condamnés à neuf et sept ans de prison respectivement, tandis qu’un quatrième accusé, Dmitri Soloviev, a reçu une peine de huit ans de prison après avoir fui en Pologne.
Les quatre accusés ont également été condamnés à une amende de 185 000 roubles biélorusses (69 000 euros). Les accusations portées contre eux incluaient celle d’avoir fait entrer de grandes quantités d’argent liquide en Biélorussie et d’avoir financé des actions collectives portant « grandement atteinte à l’ordre public ». Les trois hommes avaient plaidé non coupable.
Ales Bialiatski, âgé de 60 ans, est le fondateur et l’animateur de Viasna, le principal groupe de défense des droits humains dans le pays. Pendant les manifestations de 2020 contre le régime d’Alexandre Loukachenko, l’ONG avait joué un rôle majeur dans la documentation des répressions et des arrestations. Il a reçu le prix Nobel de la paix avec deux autres organisations de défense des droits humains, l’ONG russe Memorial et le Centre pour les libertés civiles en Ukraine.
Suite à l’annonce de la condamnation d’Ales Bialiatski et de ses collègues, la principale opposante en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a dénoncé une « injustice honteuse ». La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a quant à elle qualifié le procès de « farce ».