Le 21 mars 2021, Yvan Colonna, qui avait été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir assassiné le préfet de Corse Claude Erignac, a été victime d’une agression de la part d’un autre détenu de la prison d’Arles dans les Bouches-du-Rhône. Malheureusement, cette agression a provoqué sa mort. Sa disparition a suscité l’émoi de nombreuses personnes, d’autant plus que cette affaire avait déjà fait couler beaucoup d’encre. En effet, la condamnation d’Yvan Colonna avait été au centre de nombreux débats et polémiques, ce qui avait nourri une certaine tension autour de cette affaire. Mais au-delà de toutes ces questions juridiques, le décès de Yvan Colonna est avant tout une tragédie humaine, qui rappelle que les conditions de détention dans les prisons françaises laissent encore beaucoup à désirer.
Yvan Colonna est un militant corse, qui a été condamné à la prison à vie en 1998 pour l’assassinat du préfet Erignac. Il est décédé il y a un an après avoir été agressé par un codétenu, Franck Elong Abé, à la prison d’Arles. Une commission d’enquête parlementaire a été chargée de faire la lumière sur les conditions de cette agression, et soupçonne que certaines données ont été effacées au sein de l’administration pénitentiaire.
Les soupçons portent sur des alertes faites la veille de l’agression, qui ont mystérieusement disparu. Une surveillante de la prison d’Arles avait alerté sa direction sur le comportement de Franck Elong Abé, un vétéran du jihad. Cette surveillante avait noté les observations dans un logiciel dédié aux détenus particulièrement signalés. Cependant, ces alertes ne sont mentionnées ni devant la commission d’enquête parlementaire ni dans le logiciel en question. Selon Jean-Felix Acquaviva, président de la commission d’enquête parlementaire, plusieurs semaines d’observations semblent avoir été supprimées des fichiers.
Jean-Felix Acquaviva estime que tout cela est très troublant et ne peut qu’alimenter le fait qu’on essaie de cacher quelque chose. Selon Sylvain Cormier, avocat de la famille d’Yvan Colonna, l’hypothèse que quelqu’un soit passé par là pour effacer les données est plausible. Il pense que la commission d’enquête parlementaire a soulevé un lièvre sur l’hypothèse que Franck Elong Abé puisse être une source du renseignement pénitentiaire, ce qui expliquerait pourquoi il a bénéficié d’un traitement de faveur en prison.
Cependant, la réponse à cette question est couverte par le secret défense, ce qui frustre les parties prenantes. Me Cormier est déterminé à saisir la justice, alors que la commission d’enquête parlementaire n’exclut pas non plus de possibles suites judiciaires.