Les organismes de protection de l’environnement sont préoccupés par les modifications apportées à la loi sur la préservation des sols par les sénateurs, qui pourraient potentiellement entraîner un retour en arrière dans les efforts de préservation de l’environnement. Cette décision est particulièrement préoccupante pour les groupes écologistes, qui ont travaillé dur pour protéger les terres et les espaces verts contre la dégradation et l’artificialisation. Si ces amendements sont adoptés, cela pourrait nuire aux efforts en matière de préservation et de développement durable, ainsi qu’à l’avenir de la planète.
Le principe de la zéro artificialisation nette (ZAN) peut sembler compliqué, mais il est en réalité assez simple. L’objectif est de réduire de moitié la surface nouvellement construite d’ici 2030 pour des projets tels que des routes, des logements ou des zones commerciales, afin d’atteindre un état de « zéro artificialisation nette » d’ici 2050. Pour compenser la bétonisation, les communes sont encouragées à réutiliser les friches ou à recycler les zones pour leur rendre leur aspect naturel.
Cependant, les sénateurs ont proposé de revenir sur cet objectif. La proposition de loi sénatoriale, discutée la semaine prochaine, propose des exceptions qui excluront 60 000 hectares du dispositif, représentant environ la moitié de la superficie de Paris. Par exemple, la construction dans les parcs et jardins ne serait plus considérée comme de l’artificialisation, un stade de foot serait vu comme un espace naturel, et il y aurait des exceptions pour les communes de montagne et du littoral, ainsi que pour les grands projets nationaux, tels qu’un aéroport.
L’association de protection des oiseaux, la LPO, est préoccupée par cette proposition, car elle pourrait permettre la construction dans des zones naturelles importantes. Cependant, les sénateurs cherchent à répondre aux inquiétudes des élus locaux qui redoutent les conséquences de cette mesure pour 2021. En effet, limiter les nouvelles constructions pourrait limiter l’arrivée de nouveaux habitants dans les petites communes ainsi que l’installation d’entreprises et de commerces, aggravant ainsi la désertification des campagnes. Dans les zones tendues, où il y a une pénurie de logements, la construction est nécessaire pour stimuler l’économie.
Bien que cette proposition de loi devrait être adoptée par le Sénat, elle pourrait rencontrer des difficultés à l’Assemblée nationale. Le gouvernement est pris entre deux feux, car il doit tenir compte des exigences économiques tout en préservant l’une des grandes avancées écologiques du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Les responsables gouvernementaux considèrent que l’objectif du dispositif est incontestable, mais ils souhaitent offrir un peu de flexibilité aux communes rurales. En somme, la mise en oeuvre de la ZAN doit être gérée avec soin pour garantir un équilibre entre la protection de l’environnement et la croissance économique.