Jean Gabin, figure emblématique du cinéma français, a également été un soldat impliqué pendant la Seconde Guerre Mondiale. Toutefois, l’acteur a toujours gardé un silence sur ce chapitre de son existence. Le Musée de la Victoire de Normandie à Carentan présente actuellement une exposition intitulée « Jean Gabin : la guerre, ce n’est pas du cinéma » qui met en lumière cette période méconnue de sa vie. Cette exposition est à découvrir jusqu’au 5 novembre 2023.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Jean Gabin est redevenu Jean Moncorgé, s’étant engagé en 1943 dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, alors qu’il vivait aux États-Unis depuis deux ans. D’après son biographe Patrick Glâtre, ce rôle aurait été celui dont il était le plus fier. Une exposition au Normandy Victory Museum de Carentan, dans la Manche, présente de nombreux objets personnels, photos et archives inédites de l’acteur pour retracer cette période méconnue de sa vie.
L’acteur a longtemps gardé secrète cette partie de son histoire, de sorte que même son fils, Mathias Moncorgé, qui a organisé cette exposition, n’en savait pas grand-chose avant la mort de son père en 1976. En 1941, après avoir acquis une grande célébrité grâce à son rôle dans le film Le quai des brumes de Marcel Carné, Jean Gabin est parti aux États-Unis pour échapper à l’obligation de tourner pour les Allemands. Malgré quelques rôles en Amérique, il ne souhaitait pas faire carrière à Hollywood. En 1943, tout en vivant avec Marlène Dietrich, il s’est engagé dans la marine nationale.
Après quelques péripéties qui ont failli lui coûter la vie, Jean Gabin a rejoint la célèbre 2e division blindée du général Leclerc à Casablanca. Il a pris les commandes du char Souffleur II et a participé en 1945 à la libération de la poche de Royan, ainsi qu’à l’occupation du Nid d’Aigle, l’un des refuges d’Hitler. Médaillé militaire et titulaire de la Croix de Guerre, il était, à l’âge de 41 ans, le plus vieux chef de char de la France libre. Ayant refusé de participer aux célébrations sur les Champs-Élysées, il a préféré assister à la cérémonie depuis le balcon d’un hôtel.
De retour de la guerre profondément changé et les cheveux blanchis, Jean Gabin a refusé de jouer le rôle d’un soldat à l’écran. Cependant, il a rapidement repris le travail et a connu de nombreux succès.
À sa mort en 1976, les honneurs de la Marine nationale lui ont été rendus lors d’une cérémonie officielle à Brest, où ses cendres ont été dispersées en mer. L’exposition Jean Gabin : la guerre, ce n’est pas du cinéma se tient jusqu’au 5 novembre 2023 au Normandy Victory Museum de Carentan-les-Marais.