Le Parti Communiste Français critique fortement « l’immobilisme du gouvernement », qu’il juge comme étant une « iniquité totale », pendant que le Parti Socialiste s’énerve des déclarations faites par la chef du gouvernement, qui a mentionné jeudi matin un « radicalisme présent des deux parts » sur la scène politique.
L’ensemble de la classe politique française s’est indignée jeudi 11 mai, après la démission de Yannick Morez, le maire de Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique. Celui-ci a dénoncé, dans une lettre, un « manque de soutien de l’État ».
En mars, le domicile de l’élu avait été la cible d’un incendie criminel sans faire de victimes, lié au déplacement contesté d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile situé depuis 2016 près d’une école maternelle. Bien qu’Emmanuel Macron et la ministre de l’Intérieur, Elisabeth Borne, aient exprimé leur « solidarité » et leur « soutien » au maire et à sa famille, une déclaration de cette dernière a irrité l’opposition.
L’extrémisme pluriel qui ne plaît pas à la gauche
Selon Elisabeth Borne, « le fait que cet incendie soit lié au déménagement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile montre qu’il y a une montée d’extrémismes dans notre pays et évidemment il faut qu’on soit très, très vigilant sur ce sujet ». Elle ajoute que « l’extrémisme, il vaut des deux côtés » de l’échiquier politique, ce qui a provoqué la colère à gauche. La porte-parole du Parti socialiste, Chloé Ridel, a ainsi dénoncé sur Twitter une rhétorique « incroyable et dangereuse ».
Le déménagement du centre d’accueil a été l’objet de plusieurs manifestations organisées par l’extrême droite, notamment le parti d’Eric Zemmour, Reconquête!.
Pas de commentaire dans le camp Zemmour
A gauche, les différents partis ont dénoncé la situation qui a conduit à la démission de Yannick Morez. Fabien Roussel (Parti communiste français) a qualifié « l’inaction de l’État » de « honte absolue » et a appelé à agir. Marine Tondelier (Europe Ecologie Les Verts) estime quant à elle que « la République recule ».
Des dizaines d’eurodéputés se sont levés jeudi dans l’hémicycle du Parlement européen en soutien au maire démissionnaire, à l’appel de leur collègue Raphaël Glucksmann (Place publique). « Il est temps de se lever pour le droit et de montrer que la haine ne gagnera pas », a déclaré l’eurodéputé, dénonçant « un jour sombre pour la République française et pour tous les humanistes européens ».
De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a jugé « inadmissible » les « agressions et intimidations à l’égard des élus » et rappelé que « les désaccords politiques se règlent dans les urnes ou devant les tribunaux ».
Au sein du parti Reconquête!, on évite de commenter la situation. Toutefois, l’entourage d’Eric Zemmour a précisé à l’AFP que le parti s’était éloigné de la mobilisation ces dernières semaines, estimant que « ça allait trop loin ».