Emmanuel Macron prévoit d’annoncer des changements concernant les incitations financières sur les véhicules électriques afin d’encourager les acheteurs à opter pour des automobiles françaises. L’éclairage économique de Fanny Guinochet.
Le gouvernement envisage de modifier et d’introduire de nouvelles conditions au bonus écologique existant, dont on profite lors de l’achat d’une voiture électrique. Actuellement, qu’il s’agisse d’un véhicule électrique neuf étranger ou français, on reçoit ce bonus de 5 000 euros, à condition que la voiture coûte moins de 47 000 euros et pèse moins de 2,4 tonnes.
Ce bonus profite donc aux fabricants étrangers, tels que l’américain Tesla. Depuis le début de l’année, plus de 13 000 Tesla ont ainsi été vendues en France, dépassant les modèles de Renault Dacia ou Peugeot. Cependant, c’est exactement ce que le gouvernement souhaite éviter, car il veut bien subventionner les véhicules électriques avec de l’argent public, mais seulement s’ils sont fabriqués en France.
Un bonus plus protectionniste
Le bonus écologique coûte actuellement 1,2 milliard d’euros par an à l’État, d’où l’idée d’ajouter des critères environnementaux sur la qualité de l’énergie, les matériaux utilisés pour construire ou assembler la voiture. Le but est de favoriser, sans le dire explicitement, les pays ayant des normes environnementales strictes, c’est-à-dire l’Europe et la France, au détriment des autres.
Même si le gouvernement ne peut pas le dire ouvertement, car il doit respecter les règles du commerce mondial, les constructeurs chinois sont les premiers visés. Très performants sur le marché de l’électrique, ils prévoient d’inonder l’Europe, où la demande de voitures propres devrait exploser à partir de 2035, avec l’interdiction de vendre des véhicules thermiques.
Les nouveaux critères seront appliqués en 2024
C’est également une manière de protéger notre industrie et les milliers d’emplois qui en dépendent. Cela suffira-t-il pour que les ménages achètent les véhicules français, souvent plus chers ? Nos constructeurs seront-ils capables de répondre à la demande ? Aujourd’hui, les voitures électriques représentent 15 % des ventes globales en France, soit une progression de cinq points en trois ans.
Les nouvelles règles de ce bonus très favorable au « made in France » seront inscrites dans le projet de loi industrie verte de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, et seront applicables à partir de janvier prochain.