Cette semaine au cinéma, découvrez les nouveaux films présentés par Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : « Quand tu seras grand » réalisé par le duo Andréa Bescond et Eric Métayer, ainsi que « Beau Is Afraid » signé par Ari Aster.
Dans une maison de retraite, on suit notamment Yannick, un aide-soignant joué par Vincent Macaigne, dans un établissement sous tension, confronté à des restrictions budgétaires. Pour compliquer les choses, l’établissement doit également accueillir des écoliers dont la cantine ferme, accompagnés par Aïssa Maïga alias Aude, leur animatrice. La cohabitation entre ces différents groupes, et en particulier entre les enfants et les résidents, entraîne de nombreux moments cocasses, sérieux ou amusants.
Le film extrêmement autobiographique Les Chatouilles, sorti en 2018, abordait un sujet lourd et intime, mais était traité avec légèreté et humour. Dans Quand tu seras grand d’Andréa Bescond et Eric Métayer, c’est un peu l’inverse. Le film est clairement une comédie avec de nombreux gags de situation, mais aborde un fonds social et politique sur le manque de moyens dans les établissements pour personnes âgées et la fatigue des personnels, rendant l’accompagnement humain de plus en plus difficile. Au final, un film charmant porté par des acteurs attachants.
Dans Beau Is Afraid d’Ari Aster, on retrouve un film épique de trois heures, sans un moment de répit. C’est un cauchemar éveillé qui explore le thème classique de la culture ashkénaze, la relation mère-fils. Cela ressemble à du Philip Roth sous acide, présentant une vision dystopique, onirique et terriblement grandiose d’un complexe d’Œdipe freudien et amusant.
Beau, incarné par Joaquin Phoenix, est un homme anxieux à la recherche de sa mère, que l’on devine envahissante et étouffante, mais qui n’apparaît qu’à la fin. Le film est une odyssée folle. Beau se trouve dans un appartement délabré d’une grande ville très violente, recueilli par une famille américaine typique, devenue folle suite à la mort du fils dans l’armée. Beau se retrouve également dans la forêt, où il voit sa propre vie sur une scène de théâtre. S’ajoutent également un flash-back durant l’adolescence, qui explique de nombreux éléments, et une finale hallucinante. Ari Aster évolue clairement dans un univers romanesque.