Parmi les joueuses, 24% déclarent avoir été confrontées à des commentaires concernant leur apparence physique, tandis que 23% d’entre elles ont dû faire face à des observations discriminatoires sur leurs compétences ludiques en raison de leur sexe. De plus, 23% ont été visées par des allégations déplacées à caractère sexuel.
40% des joueuses françaises ayant interagi avec d’autres joueurs ont déjà été victimes de sexisme, d’après une étude réalisée par l’IFOP et publiée le 27 avril. Selon l’IFOP, le nombre de joueuses et de joueurs en France est presque équivalent : 62% des femmes déclarent avoir joué au cours des trois derniers mois, contre 66% pour les hommes. Pourtant, « l’univers du jeu vidéo est encore imprégné de préjugés sexistes », déplore l’organisme de sondage.
Au cours de leurs parties en ligne, de nombreuses joueuses se plaignent de comportements sexistes, d’insultes voire de menaces. Ainsi, 40% des « gameuses » ayant des interactions avec d’autres joueurs ont déjà subi une forme de sexisme. Ce pourcentage monte à 66% chez celles qui pratiquent des jeux de combat. 24% des joueuses indiquent avoir reçu des remarques sur leur apparence physique, tandis que 23% d’entre elles ont enduré des commentaires sexistes sur leur niveau de jeu et 23% ont fait l’objet de propos obscènes à caractère sexuel. Par ailleurs, 15% des « gameuses » ont déjà été menacées d’agression à connotation sexuelle. Parmi les femmes jouant à des jeux de combat et les adeptes de MMORP (jeux en ligne multijoueurs), respectivement 37% et 31% ont été confrontées à ce type de menaces au moins une fois.
Pour se prémunir, 4 joueuses sur 10 mettent en place des stratégies d’évitement
La majorité des joueurs (62%) adhèrent à au moins un stéréotype sexiste. Ainsi, 22% des joueurs se considérant plutôt comme « gameurs » estiment que « le travail d’un homme est de gagner de l’argent et celui d’une femme est de s’occuper de la maison et de la famille ». Ce pourcentage s’élève à 28% chez les « très gameurs ». De plus, 30% des joueurs très actifs (« très gameurs ») pensent que les femmes ont acquis trop de pouvoir dans la société actuelle. 23% des personnes se définissant comme « plutôt gameurs » considèrent que « lorsqu’on souhaite avoir une relation sexuelle avec des femmes, beaucoup disent ‘non’ mais entendent dire ‘oui' », contre 21% des joueurs très actifs. Près de 29% des « très gameurs » estiment également que, pour séduire une femme, un homme doit être libre d’importuner une femme qui lui plaît ».
Face à ces attitudes sexistes, 4 joueuses sur 10 ont déjà mis en place au moins une stratégie d’évitement. Par crainte de remarques désagréables, de railleries ou d’injures, 30% des joueuses ont déjà refusé de participer à un chat vocal, et 23% ont déjà évité de jouer en ligne. 16% des joueuses ont même déjà dissimulé leur genre aux personnes avec lesquelles elles jouent ou discutent en ligne (dont 4% le font fréquemment). Ce chiffre est plus marqué chez les femmes pratiquant les jeux de combat, puisque près d’une sur deux (46%) reconnaît avoir déjà caché son genre.
Cette enquête « Sexisme et rapports de genre » a été menée par l’IFOP pour le site spécialisé GamerTop.fr du 17 au 29 mars 2023, par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de 5 009 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Parmi ces sondés, 4 018 sont des joueurs (actuels ou passés) de jeux vidéo, dont 3 251 joueurs actifs au cours des trois derniers mois.