Au cours du Conseil des ministres ce mercredi, le Président de la République a pris la parole. La présidence dément toute référence à Renaud Camus, l’instigateur de la notion de « grand remplacement », et écrivain d’un ouvrage nommé « Décivilisation ».
Lors d’une récente réunion du Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a déploré la montée des violences dans la société, qualifiant ce phénomène de « décivilisation », selon les informations rapportées par 42mag.fr et confirmées par Le Parisien. Selon le chef de l’État, il est nécessaire de faire preuve d’une extrême fermeté face à ce problème, car aucune forme de violence, qu’elle soit verbale ou physique, ne peut être justifiée. Macron estime qu’il est essentiel de travailler durablement pour contrer ce processus de décivilisation.
L’entourage d’Emmanuel Macron a confié à 42mag.fr que les propos du président sont autant une interpellation qu’un appel à la société. Selon une source proche, le président estime que les violences ont de nombreuses causes et origines, et si la responsabilité des responsables politiques peut être engagée, ils ne sont pas les seuls à devoir assumer leur part de responsabilité. Le problème est beaucoup plus large.
« Décivilisation » : « Pas un concept, une réalité »
En ce qui concerne le terme « décivilisation » utilisé par Emmanuel Macron, l’Élysée nie tout emprunt à l’écrivain Renaud Camus et sa théorie controversée du « grand remplacement ». « Le président ne reprend pas un concept. C’est une réalité », déclare-t-on à l’Elysée. Renaud Camus est l’auteur d’un livre intitulé Décivilisation, paru en 2011. Plus récemment, en mai, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avait également utilisé ce terme pour exprimer son inquiétude face à la hausse des violences contre les élus, affirmant qu’ils sont confrontés à « une forme de décivilisation de notre société, un ensauvagement ». En septembre 2022, David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), avait cosigné une tribune dans Le Figaro intitulée « Peut-on arrêter la décivilisation ? », après l’agression violente d’une octogénaire à Cannes.
Cette prise de position d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte où, il y a un mois, Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), a démissionné après l’incendie criminel de son domicile, en lien avec un projet de transfert d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile. D’autres élus ont également été victimes de violences. Le 22 mai, une infirmière a été mortellement agressée à l’hôpital de Reims par un patient souffrant de troubles psychiatriques.